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L’Afrique au coeur des batailles contre la cybercriminalité

L’avènement des Technologies de l’information et de la communication (TIC) a inéluctablement entrainé la naissance de la cybercriminalité, considérée comme l’utilisation criminelle d’internet dans le monde. Il faut reconnaitre que les institutions financières dont 85% ont déclaré avoir déjà été victimes d’une ou plusieurs cyberattaques, les agences gouvernementales, les administrations et les entreprises de diverses tailles notamment celles du secteur du e-commerce, s’inscrivent au rang des plus grandes victimes des réseaux criminels locaux qui très sont souvent, à l’origine des attaques informatiques et de vols de données. Ces attaques criminelles ont connu une hausse exponentielle avec l’apparition en début d’année dernière de la Covid-19, qui a logiquement favorisé le télétravail, défini ici comme une activité professionnelle exercée à distance, grâce aux outils de télécommunication. D’ailleurs, entre janvier et août 2020, l’on a enregistré pas moins de 28 millions de cyberattaques, soit une multiplication par quatre du nombre de ces attaques.

Malheureusement, ces actions néfastes ne sont pas sans conséquences pour les économies, puisqu’elles causent d’énormes dégâts financiers au sein des Etats et divers autres entités. A titre d’exemple, la criminalité informatique a fait perdre à l’Afrique près de 3,5 milliards de dollars (1880 milliards de Fcfa) en 2017, dont 649 millions de dollars (348,7 milliards de Fcfa) pour le seul Etat du Nigeria, selon une enquête réalisée par le groupe Serianu Limited, une entreprise de conseil en cybersécurité. A l’échelle planétaire, la facture est encore plus lourde car la cybercriminalité coûte à l’économie mondiale la mirobolante somme de 500 milliards de dollars (268 580 milliards de Fcfa). De quoi tirer un peu plus la sonnette d’alarme dans l’optique de mettre en place des actions concrètes pour lutter efficacement contre ce fléau, notamment sur le continent africain qui a déjà un grand mal à sortir sa population de la pauvreté qui la caractérise au quotidien.

C’est donc à cet effet qu’a été organisé le 7 juin 2021 à Abidjan en Côte d’Ivoire, en partenariat avec le Forum International de la Cybersécurité, et le soutien des grands groupes tels que Huawei, Deloitte, MTN ou encore Ecobank, la première édition du Cyber Africa Forum. L’évènement qui a réuni plus de 300 participants issus de divers pays, visait principalement à « réunir au sein d’un même lieu les autorités, les communautés d’affaires et les spécialistes de la cybersécurité, afin qu’ils puissent échanger leurs points de vue et leurs expériences, puis fournir des informations et des solutions concrètes en matière de cybersécurité au profit des décideurs d’Afrique subsaharienne. Se voulant plus précis, Roger Adom, le ministre ivoirien de l’Economie Numérique et de l’Innovation a en outre indiqué que c’est « un événement moteur, qui favorise l’indispensable identification et compréhension des risques économiques liés à la cybersécurité ».

La lutte contre la cybercriminalité est désormais une priorité en Afrique, même si l’on déplore encore le fait que seulement 20% des pays africains disposent d’un cadre légal pour combattre ce fléau. Par conséquent, il est plus que jamais important de développer un modèle africain en matière de cybersécurité. « Les initiatives en la matière doivent découler d’une réelle volonté politique, susceptibles d’impulser le déblocage de budgets d’ampleur qui, en atteignant les organisations publiques comme privées, favorisent la naissance d’écosystèmes informatiques plus sûrs » a déclaré Said Oumar Koulibaly, ministre guinéen des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique.

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