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L’Afrique et les contrastes de sa croissance économique

Alors que la crise sanitaire liée au Covid-19 n’est pas encore entièrement maitrisée dans le monde, l’Afrique subsaharienne semble présenter des perspectives économiques prometteuses selon le Fonds monétaire international (FMI). En effet, dans son dernier rapport trimestriel sur les « Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne » publié en milieu de semaine dernière, l’institution de Bretton Woods salue la croissance de la région qui devrait s’établir à 3,7% en 2021, puis à 3,8 % en 2022.

D’après le FMI, ce regain de croissance salutaire est en grande partie tributaire à une nette embellie du commerce mondial qui s’est redressé fortement en 2021, sous l’impulsion d’effets de base assez marqués et de la vigueur de la demande des pays avancés, après s’être contracté avec la fermeture des frontières du fait de la pandémie, et de la reprise des cours des produits de base (pétrole, cacao, café, sucre, coton, cobalt, cuivre, manganèse, nickel…) qui ont dépassé les niveaux antérieurs à la pandémie. A ces deux facteurs, vient s’ajouter une hausse de la production agricole du fait des récoltes favorables.

Toutefois, le FMI émet des réserves quant à un retour aisée de la situation économique de l’Afrique. Comparée à d’autres régions, la croissance économique du continent va s’avérer plus lente à cause de plusieurs facteurs. « Avec une croissance de 3,7% cette année, la reprise en Afrique subsaharienne sera la plus lente au monde. En effet, la croissance des pays avancés dépasse 5%, tandis que celle des autres pays émergents et pays en développement est supérieure à 6% ». L’institution financière internationale met ainsi en cause la lenteur de la campagne de vaccination observée en Afrique subsaharienne et par de grandes différences de marge d’action.

Il faut ici reconnaitre que l’immense majorité de la population africaine est encore réfractaire aux différents vaccins contre le Covid-19, sur le marché depuis le début de l’année en cours. Les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont d’ailleurs suffisamment évocateurs. Puisque rendu à la date du 30 septembre 2021, seuls quinze pays africains – soit près du tiers des 54 pays du continent – avait entièrement vacciné 10% de leurs populations contre la pandémie. Ce qui laisse croire que l’ambitieux objectif du FMI de faire vacciner 40% de la population totale de l’ensemble des pays d’ici à la fin de cette année et au moins 70% d’ici au premier semestre de 2022, reste une illusion notoire.

La crise sanitaire ayant largement contribué à accroitre la pauvreté dans la région avec un recul du taux d’emploi d’environ 8½ % en 2020 et environ 30 millions de personnes ayant basculé dans l’extrême pauvreté sur la même période, le problème du financement des économies locales s’impose plus jamais à l’Afrique si elle veut assurer relance économique plus efficace. Et le FMI de prévenir que les pays les plus pauvres de la région devront faire à seuls face à un surcroît de besoins de financement extérieur de 245 milliards de dollars (138 339 milliards de Fcfa) contre 425 milliards de dollars (239 986 milliards de Fcfa) pour l’ensemble de la région ces cinq prochaines années pour regagner le terrain perdu pendant la crise.

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