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L’Afrique s’éloigne de l’autosuffisance alimentaire

Les Africains dans la partie subsaharienne du continent qui enregistre déjà la plus forte prévalence de sous-alimentation au niveau mondial, ont de plus en plus du mal à se nourrir. C’est l’un des enseignements majeurs contenus dans la publication annuelle : « Perspectives agricoles de l’Ocde et de la FAO 2021-2030 ». Le document rendu public le 6 juillet dernier, est le fruit de la coopération entre l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette situation a principalement été aggravée par la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a freiné l’accès aux produits alimentaires à cause notamment des baisses de revenus des populations.

Dans le chapitre sur les perspectives et notamment la partie consacrée à l’Afrique subsaharienne, les deux organisations internationales ont en effet constaté que dans l’ensemble, « le taux d’autosuffisance de l’Afrique subsaharienne pour les principaux produits alimentaires diminue, car la population de la région augmente à un rythme soutenu, supérieur à celui de la croissance de l’offre intérieure ». Les auteurs de la publication soulignent d’ailleurs que cette partie du globe devrait compter quelque 329 millions de personnes supplémentaires d’ici 2030 par rapport à 2020, soit une hausse de la population de 2.5% par an.

Outre l’explosion démographique, plusieurs autres facteurs ont contribué à la situation alimentaire au sud du Sahara. Parmi eux, la pauvreté qui caractérise l’Afrique avec des revenus moyens par habitant qui sont les plus bas du monde, soit 1 675 dollars (930 803 Fcfa) par an par individu. L’on déplore aussi la faible capacité de production des pays malgré les terres arables et un climat agroécologique propice à l’agriculture. Même si parallèlement, la forte densité de population dans les zones rurales a entraîné une pénurie de terres agricoles. En clair, la région qui abrite 14% de la population planétaire ne représente que 7% de la production agricole, halieutique et aquacole en 2018-2020 dans le monde. Ce qui l’oblige à avoir recours aux importations alimentaires pour combler le gap.

Petite note d’espoir tout de même, la production agricole, halieutique et aquacole de la région devrait augmenter de 23% au cours des dix prochaines années en valeur ajoutée nette, tout comme le rendement moyen des céréales qui devrait connaitre une hausse de 21%, ainsi que la production animale qui devrait croitre de 26% sur la même période. En somme, « l’écart substantiel entre les rendements de la région et ceux obtenus dans le reste du monde va se réduire en 2030, mais demeurera important », notent l’Ocde et la FAO. Et les deux institutions d’ajouter que « même si l’amélioration de la productivité jouera un rôle essentiel dans la croissance de la production à moyen terme, la région aura des difficultés à combler entièrement l’écart de rendement en raison de l’utilisation limitée des intrants, de l’irrigation et de l’infrastructure des exploitations ».

Rappelons que « Les Perspectives agricoles de l’Ocde et de la FAO 2021-2030 » fournissent une évaluation consensuelle de ce que pourrait être l’évolution, dans les dix années à venir, des marchés nationaux, régionaux et mondiaux des produits agricoles, halieutiques et aquacoles. Ce document sert de référence à des analyses prospectives et à la planification de l’action publique. L’édition de cette année des souligne en outre le rôle important que jouent les investissements publics et privés dans l’amélioration de la productivité.

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