Vous êtes ici
Accueil > Fenêtre > « L’aide alimentaire étrangère ne peut pas nourrir l’Afrique »

« L’aide alimentaire étrangère ne peut pas nourrir l’Afrique »

1,5 milliard de dollars, soit 932,6 milliards de Fcfa. C’est le montant que la Banque africaine de développement (BAD) entend débloquer pour aider les pays africains à prévenir une éventuelle crise alimentaire imminente. Cette enveloppe qui s’inscrit dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence, a été approuvée le 20 mai dernier par son Conseil d’administration réuni à Abidjan en Côte d’Ivoire.

En effet, du fait des conflits au sein des Etats, les chocs économiques et les phénomènes météorologiques extrêmes auxquels l’on peut ajouter la crise sanitaire liée au Covid-19 déclenchée en début d’année 2020, ainsi que la guerre en Ukraine qui a fait grimpé le prix du blé et celui des engrais depuis le mois de février dernier, des millions d’Africains vivent aujourd’hui sous la menace de la faim et de la malnutrition. La situation est véritablement devenue critique car parmi les dix crises alimentaires les plus importantes identifiées par le « Rapport global 2021 » sur les crises alimentaires publié en mai de l’année dernière, six ont eu lieu en Afrique au Sud du Sahara (République Démocratique du Congo, Soudan, Nigéria, Ethiopie, Soudan du Sud et Zimbabwe).

Pour ainsi faire face à cette menace très préjudiciable au développement socioé-conomique du continent, l’initiative de la BAD va bénéficier à 20 millions d’agriculteurs africains, qui recevront des semences certifiées et des technologies pour produire rapidement 38 millions de tonnes de denrées alimentaires.

De manière pratique, des engrais seront fournis aux petits exploitants agricoles de toute l’Afrique au cours des quatre prochaines campagnes agricoles, en usant de son influence auprès des grands fabricants d’engrais, de garanties de prêt et d’autres instruments financiers. A terme, le continent pourra alors produire 11 millions de tonnes de blé, 18 millions de tonnes de maïs, 6 millions de tonnes de riz et 2,5 millions de tonnes de soja. Il faut souligner qu’en plus de disposer d’une structure de collaboration avec les partenaires multilatéraux au développement, la facilité « va créer une plateforme pour plaider en faveur de réformes politiques essentielles afin de résoudre les problèmes structurels qui empêchent les agriculteurs de recevoir des intrants modernes. Cela inclut le renforcement des institutions nationales chargées de superviser les marchés des intrants », souligne la BAD dans un communiqué.

En somme, il s’agit pour l’institution financière panafricaine, de donner les armes à l’Afrique pour mener elle-même le combat contre la famine, sans nécessairement avoir recours à l’aide étrangère. « L’aide alimentaire ne peut pas nourrir l’Afrique. L’Afrique n’a pas besoin de demander l’aumône. L’Afrique a besoin de semences agricoles et de moissonneuses mécaniques pour récolter les denrées alimentaires produites en abondance localement. L’Afrique se nourrira par elle-même avec fierté, car il n’y a aucune dignité à mendier de la nourriture…», a déclaré à cet effet Akinwumi Adesina, président du Groupe de la BAD.

Laisser un commentaire

Top