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Le Cameroun redoute le spectre de la faim de 2008

Dans une correspondance adressée le 2 septembre 2021 à la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana propose des solutions pour juguler le phénomène.

La solution des prix des produits de grande consommation au niveau national est tributaire de la conjoncture internationale. Le ministre camerounais du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana l’a bien compris. Raison pour laquelle, il a adressé une correspondance le 2 septembre 2021 à Ngozi Okonjo Iweala, la toute nouvelle directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) non seulement pour dénoncer les perturbations et les dysfonctionnements des chaînes d’approvisionnement des marchés internationaux tout en proposant des solutions pour y remédier. « Depuis la survenance de la pandémie de la Covid-19 au premier trimestre de l’année 2020, les chaînes d’approvisionnement des marchés internationaux connaissent de graves perturbations et de dysfonctionnements qui semble s’être accélérées depuis l’entame de l’année 2021 », écrit-il.

Selon lui, cette situation se caractérise notamment par « le renchérissement des cours des matières premières, la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires et l’explosion du coût du fret maritime », explique-t-il. A titre d’illustration, dans le secteur de la cimenterie, entre janvier et juin de l’année en cours, les prix du clinker, matière première principale utilisée dans la fabrication du ciment, tout comme le fer à béton et le gypse ont fait un bond respectif de 100%, 95,54% et 60% par rapport à la même période l’année dernière selon le ministère camerounais du Commerce. La situation est identique à celle des prix des produits tels que le blé, le soja ou le maïs qui se sont accrus respectivement de 31,6%, 73% et 98,4% tandis que le fret maritime a été multiplié par trois selon la même source. « Si certaines analyses ont pu laisser croire que les pays africains étaient les seuls à subir ce phénomène, il s’avère aujourd’hui qu’aucun pays au monde ou presque, n’est épargné », relève le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana. Pour le gouvernement camerounais, cette situation de hausse généralisée des prix laisse planer le spectre des émeutes dites de la faim de 2008 qui avaient causé de nombreux dégâts. Pour éviter la déflagration sociale qui pourrait en découler, il appelle l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à prendre ses responsabilités conformément aux objectifs contenus dans le préambule de l’accord de Marrakech au Maroc. Comme mesures « fortes » à prendre, Luc Magloire Mbarga Atangana suggère le rapprochement de cette organisation avec des instances internationales en charge de l’économie et des finances comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale ainsi que les pays du G-20 afin « de rechercher des voies et moyens de nature à contrecarrer les effets dévastateurs de ce cataclysme qui se dessine », insiste-t-il. Des opérateurs économiques locaux se plaignaient déjà de cette situation sans que cela ne soit pris en compte par les autorités qui ont préféré faire la sourde oreille. Mais, face à la menace de la pénurie des produits sur le marché, ainsi que la hausse des prix, l’heure est désormais à l’action.

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