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Le FMI juge la dette viable

Ceci en dépit du fait qu’elle va atteindre 84% du PIB à la fin de cette année selon l’institution financière.

Suite à la mission de consultation des politiques économiques mises en oeuvre par le gouvernement congolais, dans le cadre des dispositions de l’Article IV du Fonds monétaire international (FMI), conduite du 12 au 24 septembre 2021, le Conseil d’administration de cette Institution, tenu le 24 septembre 2021 à Washington, a examiné le Rapport de la mission et a noté avec satisfaction que l’Economie congolaise est en phase de redressement. Selon le FMI, en dépit du fait que la dette publique totale du Congo devrait atteindre 84% du PIB d’ici la fin de 2021, cette dette reste viable. « Une restructuration des prêts commerciaux extérieurs, une amélioration de la gestion de la dette, la discipline budgétaire et des recettes pétrolières exceptionnelles ont permis de rembourser des montants considérables d’arriérés intérieurs et de dette extérieure. L’initiative du G20 pour la suspension de la dette (Isdd) permet aussi de satisfaire les besoins de liquidités immédiats », a indiqué l’institution dans son communiqué. Cependant, poursuit le FMI, les risques de liquidité et la vulnérabilité aux chocs sur les prix du pétrole sont élevés. Néanmoins, dans l’attente du règlement des arriérés extérieurs et de la conclusion des négociations restantes concernant la restructuration de la dette, le Congo est jugé en situation de surendettement.

À moyen et à long terme, les administrateurs du FMI ont affirmé que l’enjeu principal est de sortir d’une situation de fragilité, tout en s’adaptant au changement climatique et à une baisse des recettes budgétaires pétrolières en réponse à la transition mondiale vers des économies à faible émission de carbone. « La croissance hors pétrole devrait se redresser progressivement, portée par la diversification de l’économie, et une résilience économique accrue –grâce à la poursuite de réformes en matière de gouvernance et de climat des affaires, de l’augmentation des dépenses sociales et d’infrastructures, ainsi que de la gestion prudente de la dette. Une grande incertitude entoure ces perspectives étant donné les risques liés : à de nouvelles vagues de la pandémie, à la volatilité des perspectives en matière de recettes pétrolières, au changement climatique et à la mise en oeuvre des réformes. Du côté positif, les investissements dans les activités minières, ainsi que dans le pétrole et le gaz, pourraient augmenter grâce à la découverte de nouveaux champs, et l’accélération de l’exécution des réformes pourrait aider à obtenir davantage de financements concessionnels », peut on lire dans le communiqué.

Évaluation par le conseil d’administration

Les administrateurs souscrivent à l’orientation générale de l’évaluation effectuée par les services du FMI. Ils notent que la République du Congo a été durement touchée par la pandémie de Covid-19 et les chocs sur les prix du pétrole. La reprise devrait s’installer en 2022, tandis qu’une incertitude considérable entoure les perspectives. Les administrateurs conviennent que les autorités devront s’employer énergiquement à s’attaquer aux obstacles structurels, à consolider la résilience au changement climatique et à diversifier l’économie pour réaliser la croissance qui est nécessaire pour que le pays sorte d’une situation de fragilité et continue de réduire la pauvreté. Le renforcement de la gouvernance et de la transparence est essentiel pour obtenir les financements du FMI et des partenaires de développement, indispensables pour soutenir les efforts d’ajustement des autorités. Dans ce contexte, les administrateurs notent avec satisfaction que les autorités ont l’intention d’entamer des discussions avec le FMI sur un éventuel accord au titre de la facilité élargie de crédit.

Les administrateurs saluent la prudence budgétaire des autorités et leurs efforts en matière de restructuration de la dette qui ont contribué à rétablir la viabilité de la dette. Ils conviennent que la politique budgétaire doit continuer de soutenir la reprise à court terme, avec une augmentation des dépenses de santé et d’assistance sociale, et le paiement des arriérés intérieurs. Les administrateurs notent que les risques liés à la dette demeurent considérables et soulignent l’importance : d’un assainissement budgétaire à moyen terme, du renforcement de la gestion et de la transparence de la dette, et d’un accroissement des recettes non pétrolières. Ils recommandent de procéder à un examen exhaustif du régime fiscal du secteur pétrolier, de réduire les transferts aux entreprises publiques et d’améliorer l’efficience de l’investissement public. Les administrateurs soulignent que ces mesures contribueraient à créer un espace pour des dépenses sociales et d’infrastructure qui sont indispensables.

Étant donné les difficultés de financement, les administrateurs souscrivent à l’idée des autorités d’utiliser les DTS qui viennent de leur être alloués pour des programmes sociaux essentiels. Les administrateurs saluent les efforts en cours pour réduire la vulnérabilité du secteur financier, notamment grâce à l’apurement des arriérés intérieurs. Néanmoins, ils ont recommandé de continuer de surveiller de près le secteur bancaire compte tenu du niveau élevé des créances douteuses.

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