L’amélioration du financement des entreprises sera au centre de la concertation qui s’ouvre le 14 avril 2021 à Douala entre le patronat et ce regroupement des professionnels de la finance.
Comment améliorer le financement des entreprises ? C’est à cette question que le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam) tenteront de répondre le 14 avril 2021 au cours d’une concertation qui va regrouper les membres du Conseil d’administration, les entreprises membres du Gicam, les membres de l’Apeccam, les banques, les institutions de financement, notamment la Bvmac et les cabinets conseils en financement. Comme on peut le constater, « la problématique du financement des entreprises qui est séculaire, semble connaître au Cameroun, un cycle de détérioration continue depuis l’avènement de la crise de devises en 2019. En plus de l’asymétrie d’informations entre les banques et les entreprises, les incompréhensions entre la Banque centrale et les banques débouchent sur des charges et des difficultés supplémentaires pour les entreprises », précise la note d’information du Gicam dont LFA a obtenu copie. Et pour sortir de cette situation, seule « la qualité de la relation et du dialogue entre les banques et les entreprises joue un rôle déterminant dans la construction d’un système financier capable de procurer des ressources à une large gamme d’entreprises dans les circonstances les plus diverses, et de canaliser la richesse financière provenant de différentes sources vers l’investissement productif », conclu la note d’information.
Cette rencontre dont l’importance n’est plus à signaler vise à construire une force efficace de propositions et d’actions entre le patronat, les banques et leur association professionnelle. De manière spécifique, il s’agira d’une part de partager les informations sur la situation du système financier et sur les difficultés de financement des entreprises, notamment en ce qui concerne : l’accès aux devises; les taux de commission sur les transferts hors Cemac; les mesures d’accompagnement face à la crise Covid-19; les conditions de provisionnement des banques. Et d’autres part, de définir les axes prioritaires d’un plaidoyer commun pour l’amélioration du financement des entreprises; explorer les pistes d’actions communes pour lever les obstacles au financement bancaire des entreprises et améliorer la stabilité du système financier et définir le périmètre des responsabilités entre la Beac et les banques.
Il convient de rappeler que l’accès au financement demeure l’une des préoccupations majeures des entreprises et particulièrement des PME. Selon le Gicam, , le montant de crédits accordés par les banques au secteur privé au Cameroun ne représente en moyenne que 13,8% du PIB; taux largement en deçà de ceux observés en Côte d’Ivoire (22,7%), au Sénégal (27,6%), au Kenya (32,4%), au Maroc (65,5%) et même en moyenne en Afrique subsaharienne (45,3%). Les avis des chefs d’entreprises confirment ce constat d’une économie insuffisamment irriguée en termes de financements. En 2016; le 2ème Recensement général des entreprises (RGE) réalisé par l’INS révélait ainsi que les problèmes de financement (accès au crédit, coût de financement) étaient, selon les chefs d’entreprises, le 3ème obstacle à l’entreprenariat (30,7%) après la fiscalité (53,5%) et les tracasseries administratives 34,2%).
