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Le Mincommerce menace de fermer Cimencam

Dans une correspondance du 29 juin dernier adressée au DG de cette entreprise, Luc Magloire Mbarga Atangana lui demande de renoncer à l’augmentation des prix du ciment.

Le torchon brûle entre le gouvernement camerounais représenté par le ministre du Commerce (Mincommerce) et les Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale du groupe français Lafarge. La pomme de discorde est la volonté de cette entreprise de porter à la hausse, le prix du sac de ciment. Ce que ne veut pas le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana. Dans une correspondance datée du 29 juin dernier adressée au directeur général de cette entreprise, il s’est voulu ferme. « Je voudrais vous informer que si cette mesure que je considère comme de la défiance et de la provocation, venait à être mise en exécution, je me verrai dans l’obligation d’ordonner la pose de scellés sur vos installations », écrit-il. Le ministre du Commerce rappelle que le ciment figure toujours parmi la liste des produits soumis à la procédure d’homologation préalable des prix. Le patron du département ministériel chargé des questions relatives au commerce, dit avoir appris par le biais de « différentes sources », la volonté de la filiale camerounaise du groupe Lafarge de procéder à une énième « augmentation unilatérale des prix ». Ce, au mépris des mises antérieures ministérielles ainsi que la main tendue pour une concertation à l’effet de dissiper tout malentendu.

L’impact sur les entreprises et les ménages

Bien que l’entreprise n’a pas souhaité réagir sur la question, il n’en demeure pas moins vrai que depuis quelques temps, les consommateurs se plaignent d’une hausse des prix des matériaux de construction en général et du ciment en particulier. En effet, le sac de ciment Dangote est actuellement vendu à 4.900 Fcfa tout comme celui de marque « Robust » de Cimencam, filiale du groupe Lafarge-Holcim dans les différentes quincailleries de la ville de Yaoundé. Pourtant, ce produit était écoulé autrefois, au prix de 4.400 Fcfa, voire 4.500 Fcfa par endroit. Le sac de ciment produit par Cimaf se vend à 4.500 Fcfa. Seulement, les experts en construction préfèrent les deux premières marques pour leur qualité et leur résistance. Ce qui fait en sorte qu’elles sont de plus en plus prisées et par conséquent rares. Le relèvement du prix du ciment impacte fortement les particuliers et les entreprises engagées dans des projets de construction. Cette situation, d’après des témoignages recueillis, vient créer un dépassement de leurs devis prévisionnels et des délais de livraison. Un fait plutôt incompréhensible compte tenu de la présence au Cameroun de 5 opérateurs de la filière.

Malgré la concurrence, les prix ne baissent pas pour autant. Reçu la semaine dernière au palais de l’Unité par le président Paul Biya, Aliko Dangote a semblé reconnaître ce fait. Raison pour laquelle, il entend accroître les capacités de production de son groupe éponyme présent au Cameroun afin de réduire le prix du sac de ciment sur le marché. Pour ce faire, l’investisseur a dit qu’il est à la recherche des financements pour doubler la production et satisfaire la demande. Il a également soutenu que sans la présence de son groupe sur le marché, le sac de ciment coûterait beaucoup plus cher.

Les raisons de la hausse du prix du ciment

De l’avis des experts des questions commerciales, la hausse actuelle des prix du ciment trouve sa réponse dans la conjoncture actuelle marquée par le relèvement sur le marché international du prix du clinker, matière première intervenant dans la production du ciment. La tonne aurait augmenté de 10 euros, soit 6.559 Fcfa. Cité par un journal étranger, un négociant du clinker, ayant requis l’anonymat, rapporte qu’il y a en outre « une augmentation des coûts des transports internationaux liés à la pandémie de Covid-19 », une situation qui a un impact considérable sur les frais d’expédition et de déchargement des matières premières. A ces facteurs, s’ajoutent également les coupures intempestives d’électricité qui entravent le bon fonctionnement des cimenteries. Par conséquent, les opérateurs pour rentrer dans leurs frais, décident de répercuter les charges supplémentaires sur le prix final à la consommation. Ce, de manière unilatérale. Ce qui fâche les autorités en charge de la régulation des marchés.

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