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Le traitement anti-Covid bientôt payant au Cameroun

Une réflexion y relative serait en cours au sein du gouvernement à l’effet d’inciter un grand nombre de personnes à se faire vacciner selon le ministre de la Santé publique.

Jusqu’ici gratuit, le traitement global anti-Covid-19 destiné aux patients atteints, pourrait désormais être payant au Cameroun. Telle est la menace que brandit le gouvernement aux populations afin de les pousser à la vaccination contre cette pandémie. « L’Etat ne pourra pas continuer à faire un traitement global aux personnes qui refusent de se faire vacciner », a averti le Dr Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique (Minsante), au cours d’une rencontre tenue avec les responsables des hôpitaux mi-juillet 2021. La réflexion sur la question serait d’ores et déjà menée au niveau du gouvernement. « Pourquoi les autres Camerounais qui, eux, sont allés à la vaccination et se sont mis à l’abri, doivent payer pour celui qui refuse de se faire vacciner », s’interroge-t-il. Car, selon les autorités, « on se pose la question de savoir : pour quelqu’un qui refuse de se faire vacciner, comment le prendre en charge lorsqu’il tombe malade gravement et qu’il consomme 15 à 20 litres d’oxygène par jour ? Il aurait pu éviter cela par la vaccination, mais a refusé et il vient créer une charge pour l’Etat », explique Manaouda Malachie. Or, la prise en charge d’un patient atteint de Covid-19 coûte environ 300.000 Fcfa à l’Etat, apprend-on des sources médicales. Celui-ci peut avoisiner le million de Fcfa, si l’infection devient sévère et nécessite la mise du patient sous oxygénothérapie.

Le temps de la psychose

D’après les statistiques officielles, 400.000 doses de vaccins ont déjà été administrées. On est encore loin de la cible de 5 millions de personnes, soit 20% de la population. Même la campagne intense de vaccination qui s’est tenue du 7 au 17 juillet 2021, n’a pas pu avoir les effets escomptés. Une situation causée par la phobie développée par les uns et les autres vis-à-vis des vaccins proposés. Celle-ci est entretenue par des informations relayées via les réseaux sociaux et certains médias locaux et étrangers. D’aucuns pensent même que la maladie ne serait rien de plus, qu’une machination savamment orchestrée par les gouvernements et les firmes pharmaceutiques, afin de s’enrichir sur le dos des masses. L’hésitation de certains personnels de santé à se faire vacciner, n’a fait qu’amplifier cette phobie. Sur ce point, le ministre de la Santé publique a usé d’un ton ferme. « Sous d’autres cieux, vous avez compris qu’il y a une obligation déjà de vaccination de personnel de santé et que celui qui n’est pas vacciné n’aura pas de salaire », a-t-il indiqué. Pour ne pas en arriver là, il a prescrit la vaccination au personnel de santé. « C’est important que nous n’arrivions pas là, mais que spontanément, nous puissions nous faire vacciner dans notre intérêt personnel et celui de ceux que nous recevons à l’hôpital et dans nos bureaux, parce qu’ils peuvent estimer que nous avons mis leur vie en danger », a-t-il expliqué. En outre, pour battre en brèche tous ces préjugés, l’Etat camerounais s’apprête à lancer une véritable riposte médiatique face à l’hésitation vaccinale observée.

L’immunité collective gage de la relance économique

A l’heure où le spectre d’une nouvelle vague d’infection plane du fait de la détection des cas du nouveau variant « Delta » en terre camerounaise, l’heure est désormais à l’action. Au terme de leur conférence extraordinaire tenue en visioconférence, le 18 août dernier, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), ont affirmé leur détermination à accélérer les campagnes de vaccination, afin de « protéger les populations, sauver des vies et favoriser une réouverture maîtrisée des économies de la sous-région en tirant profit des initiatives bilatérales et multilatérales, et sollicité le soutien et la solidarité de la communauté internationale en faveur d’un accès large et équitable au vaccin et à la promotion d’une véritable industrie pharmaceutique dans la sous-région ». Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya prescrit la vigilance et la mobilisation pour venir à bout de la crise. « Il nous faudra poursuivre ensemble et avec détermination, la phase cruciale du combat contre ce virus par la vaccination. L’Afrique a besoin d’un accès large et équitable au vaccin », a-t-il lancé lors de son discours d’ouverture de ladite conférence extraordinaire des chefs d’Etat de la Cemac. C’est le seul gage de l’atteinte de l’immunité collective tant recherchée selon lui. « En effet, comment pourrions-nous atteindre une immunité collective avec moins de 5% de nos concitoyens actuellement vaccinés ? », s’est-il interrogé. Il ne reste que cette volonté des leaders de la sous-région soit acceptée des populations

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