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Le virologue qui porte haut l’étendard de l’Afrique

Cité parmi les personnalités les plus influentes de la planète en 2021, l’actuel directeur des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies va rejoindre le département d’Etat américain.

Il y a moins de deux ans, le Dr John Nkengasong était encore peu connu dans le monde. Surtout dans son pays natal, le Cameroun. Maism depuis le début en janvier 2020 de la crise sanitaire liée au Covid-19, l’homme s’est retrouvé un peu malgré lui, au devant de la scène. La notoriété du virologue est allée grandissante, au point de le voir cité en fin septembre dernier par le magazine “Time”, parmi les personnalités les plus influentes de la planète durant 2021.

A 62 ans, ce diplômé en virologie de l’université de Yaoundé, est devenu une figure de proue de la lutte contre la pandémie sur le continent. Alors qu’il occupe à Addis-Abeba la capitale éthiopienne, le poste de directeur des centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) dont il a lui-même oeuvré à la création en 2016, John Nkengasong sera le premier à alerter la communauté africaine sur une « menace imminente » qui pourrait avoir « un effet dévastateur » sur le continent. Le Camerounais parviendra ainsi à mettre la pression à l’Union africaine (UA) pour réunir le 22 février 2020, avant même que la pandémie ne se déclenche en Afrique, les ministres africains de la Santé. La rencontre avait alors permis d’évoquer le problème et de commencer à discuter des moyens de protection et de riposte. Une initiative salutaire qui a eu pour effet de ralentir la progression de la maladie sur le continent. Par ailleurs, le scientifique s’et toujours dit favorable pour la levée des brevets sur les vaccins, afin de permettre à l’Afrique de fabriquer ses propres vaccins contre le Covid-19.

Dans le viseur de la Maison blanche

Réputé efficace et charismatique sur le plan professionnel, John Nkengasong a toujours été convoité par les Etats Unis d’Amérique. Et selon un article publié sur le site du journal américain “New York Times” le 21 septembre 2021 et citant plusieurs sources proches du dossier, l’administration américaine dirigée par Joe Biden, s’apprête à recruter le virologue africain pour conduire le Pepfar, le plan d’aide d’urgence à la lutte contre le sida à l’étranger institué en 2003 par l’ancien président George W. Bush. L’annonce officielle de cette nomination devrait intervenir dans les tous prochains. Le natif de Douala deviendra alors la première personnalité d’origine africaine, à occuper ce poste au sein du département d’Etat américain. Il faut rappeler que le Pepfar est une opération de 7 milliards de dollars, qui finance et fixe des objectifs pour les soins du Sida dans de nombreux pays, la plupart en Afrique.

Un parcours bien rempli

Spécialiste du VIH, John Nkengasong ne sera donc pas à sa première expérience de travail au pays de l’Oncle SamIl y a notamment occupé au début des années 2000 le poste de directeur principal adjoint par intérim du Center for Global Health, Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis. Mais avant, le virologue aura fait ses classes au sein de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) où il travailler entre 1993 et 1995 en tant que chef du laboratoire de virologie au Centre collaborateur sur le diagnostic du VIH au département de microbiologie, à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers.

Son cursus académique a été complété par une maîtrise en sciences biomédicales tropicales obtenue à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers, en Belgique, et une autre maîtrise en sciences médicales et pharmaceutiques décrochée à la Faculté de médecine de l’Université de Bruxelles. Le tout couronné par un doctorat en sciences médicales (virologie) obtenu également à l’Université de Bruxelles.

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