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Les Camerounais peinent dans la vie chère

Après avoir longtemps refoulé la réalité, le Gouvernement camerounais s’est enfin résolu à admettre l’évidence au sujet de la hausse des prix des produits alimentaires. Alors que la situation est de plus en plus insoutenable chaque jour qui passe dans les ménages, du fait de la flambée des prix des produits de grande consommation à l’instar du poisson, du riz, des huiles végétales (huile raffinée, huile de palme), du poulet, de la farine, du sel, des pâtes alimentaires ou encore du pain, les autorités du pays sont toujours restées silencieuses face aux inquiétudes sans cesse grandissantes des populations devant un coût de la vie toujours plus cher. D’ailleurs, les meuniers et les boulangers n’ont-ils pas imposé la hausse du prix du pain il y a une dizaine de jours, sans l’accord du ministère du Commerce (Mincommerce), dont l’une des principales missions est l’élaboration de la réglementation en matière de prix et le suivi de son application ? « Les meuniers sont invités à faire une fois de plus confiance au gouvernement. On ne construit pas en un jour. Ne bougeons pas les prix tant que vous n’avez pas reçu de feu vert », avait pourtant instruit Luc Magloire Mbarga Atangana, à ces acteurs de la filière au cours d’une concertation tenue le 9 mars 2022.

Acculé de toutes parts et appelé à s’exprimer face à la cherté de la vie qui risque conduire le pays vers une autre crise alimentaire, après celle de 2008 qui avait abouti aux émeutes de la faim, le ministre du Commerce s’est enfin résolu à reconnaitre la gravité des choses et mettre les populations en garde. Surtout que l’inflation ne touche pas seulement les produits alimentaires. Ainsi, au cours d’une conférence de presse donnée le 31 mars dernier au siège de son département ministériel à Yaoundé, dans le but de présenter à la presse les solutions envisagées par le gouvernement pour lutter contre la vie chère, Luc Magloire Mbarga Atangana n’est pas passé par quatre chemins pour décrire la gravité des choses. « La situation est difficile et elle le sera probablement davantage dans les semaines et mois à venir. Cela nous impose de nous serrer davantage les coudes, de revoir nos façons de faire, de revisiter nos habitudes alimentaires et, en un mot, de nous adapter à ce nouveau monde qui nait sous nos yeux souvent incrédules », a lancé sans ambages le patron du Mincommerce.

En écoutant le ministre du Commerce, il est donc clair que si rien n’est fait de manière concrète, le Cameroun se dirige tout droit vers une crise alimentaire dont les prémices se faisaient déjà ressentir peu avant les fêtes de fin d’année dernières. On se souvient que face à la hausse vertigineuse (20 à 400% selon les cas) des prix du fret et des matières premières importées, le Groupement inter patronale du Cameroun (Gicam) avait déjà annoncé en début novembre 2021 dans un communiqué, l’arrêt des activités d’importation et de production de ses entreprises membres. Deux mois auparavant, Luc Magloire Mbarga Atangana avait écrit à la Directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), pour l’appeler à « déréguler sans précédent les échanges commerciaux internationaux » face au renchérissement des cours des matières premières, la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires et l’explosion du coût du fret maritime.

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