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Les dangers de la contrefaçon des vins et spiritueux

Le démantèlement d’une usine de fabrication de faux vins et spiritueux (whisky, liqueurs, rhum, champagnes…) le 9 février dernier, au quartier Elig-Edzoa à Yaoundé par les Forces de maintien de l’ordre, a relancé le débat autour de la commercialisation de ces boissons alcoolisées au Cameroun. L’arsenal trouvé au sein de cette unité de distillerie clandestine pilotée par un couple, un homme et une femme visiblement âgés, et composé entre autres d’un fût d’Ethanol, des bouchons et capsules, des étiquettes, des emballages originaux, des colorants sans oublier des vignettes Cemac destinées à l’estampillage des produits afin d’attester de leur entrée régulière dans le marché de la sous-région, laisse croire que le réseau de contrebande de ces produits de marque est suffisamment développé dans le pays.

D’ailleurs, dans le cadre de l’opération coup de poing menée quelques jours plus tard dans différents quartiers de Yaoundé par le ministère du Commerce (Mincommerce), à travers la Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes conduite par son chef Barbara Elemva-Amana, l’on a pu se rendre compte que d’importantes quantités de vins et spiritueux contrefaits se retrouvent sur le marché, y compris dans de grands espaces commerciaux. En effet, « au terme de cette opération ayant ciblé une douzaine de snacks bars, une importante quantité de vins et spiritueux a été saisie par les différentes équipes parmi lesquels des marques bien connues telles que Ruinart, Moët, Don Pérignon, Chivas Régal, Glenffidich, Jacks Daniels, Platinium, Martini, Johnnie Walker Blue, Black et Red Label, Sheridan’s, Hennessy… pour contrebande, pratiques commerciales trompeuses et vignettes contrefaisantes », a révélé le Mincommerce dans un article publié sur sa page Facebook.

Il est clair que le commerce des vins, whiskys et autres liqueurs contrefaits ne date pas d’aujourd’hui au Cameroun. Et on ne peut pas dire que les autorités n’ont jamais été au courant puisque, ce n’était qu’un secret de polichinelle. C’est un trafic similaire à celui des CD piratés, piloté de haut vol pendant plusieurs années par des hautes personnalités, et qui a sérieusement impacté de manière négative, le développement de l’activité musicale dans le pays avec à la clé, la clochardisation des artistes. Le gouvernement au courant, n’a jamais rien fait pour éradiquer le fléau, se contentant juste d’arracher quelques CD aux vendeurs dans les rues.

A l’évidence, du fait de la forte demande, la vente des vins et spiritueux frelaté est devenue de plus en plus juteuse au point d’attirer divers acteurs qui composent la filière. D’où viennent les étiquettes apposées sur les bouteilles contrefaites ? Qui ravitaillent les contrefacteurs en emballages et autres produits de fabrication ? Qui approvisionnent les espaces de vente ? Autant d’interrogations qui laissent croire que le circuit serait composé d’agents du service public, mais surtout de tenanciers de bars, snack-bars et autres boites de nuit qui livrent les emballages usagés, notamment les bouteilles pour la fabrication des boissons contrefaites qu’il vont à nouveau commercialiser dans leurs établissements.

Et le pire est qu’il n’y a pas que les vins et spiritueux qui sont concernés par ce trafic illicite. On retrouve désormais des boissons gazeuses à l’instar du Coca-cola et certaines marques de bières. Toutes choses qui représentent un vrai danger pour la santé des populations qui se trouvent encore être les moutons de Panurge de ce stratagème diabolique. Et d’ailleurs, même l’Etat lui-même n’est pas épargné puisque les actes liés au commerce illicite, la contrebande et la contrefaçon, font perdre chaque année plus de 200 milliards de Fcfa à l’économie camerounaise, selon la Chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat.

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