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Les défis des ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre

La 41e édition du conseil de l’Association de gestion des ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre et la 16è table ronde des directeurs généraux de cette organisation a permis aux responsables des différents ports, de partager leur expérience en matière de digitalisation.

réunis à Douala depuis le 29 novembre dernier, les acteurs du secteur portuaire d’Afrique de l’Ouest et du Centre, s’accordent jusqu’au 3 décembre prochain, à rendre leur plateforme portuaire plus performante à travers la digitalisation. Pour l’association de gestion des ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Agpaoc), la digitalisation se présente comme un avantage compétitif indéniable, permettant une meilleure efficacité opérationnelle et un accroissement de l’attractivité des ports. « C’est donc à juste titre que le thème central de la table ronde des Directeurs généraux de notre conseil est axé sur la digitalisation portuaire, à l’effet de proposer à nos organismes portuaires la stratégie idoine à mettre en oeuvre pour assurer un plein succès à leurs projets de transition numérique », a indiqué Cyrus Ngo’o, directeur général (DG) du Port autonome de Douala (PAD). Il s’exprimait ainsi lors de la 41è édition du Conseil de l’Association de gestion des ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Pour réussir cette transformation digitale, de nombreux défis interpellent les ports d’Afrique subsaharienne. On peut citer entre autres : la nécessité pour les ports de s’adapter aux nouvelles stratégies des armateurs, caractérisées par le gigantisme des navires ; la diminution du nombre de liaisons des navires dans les ports et l’augmentation significative des volumes embarqués qui en découlent. D’après Cyrus Ngo’o, la transition numérique implique la digitalisation des services portuaires, gage de la compétitivité et de l’attractivité des plateformes portuaires.

DES « SMART PORTS » POUR PLUS DE FLUIDITE DES OPERATIONS PORTUAIRES

A en croire le DG du PAD, c’est sans doute pour s’adapter à cette nouvelle donne, que plusieurs ports de la Côte Ouest africaine ambitionnent de se positionner aussi bien comme ports d’éclatement, en développant des services de transbordement, comme des « smart ports » dotés des processus modernes de traitement des navires et des marchandises, afin de garantir une plus grande fluidité des opérations portuaires.

Certains ports ont déjà amorcé le processus. C’est le cas du Port autonome de Pointe noire. « La numérisation ou la digitalisation n’a pas débuté maintenant. Depuis 2006, le port de Pointe noire s’est engagé dans la refonte de ce système d’informations à travers la mise en place de nouvelles infrastructures et l’acquisition de nouveaux équipements adéquats. Et sur ces équipements, nous avons implémenté les applications, les logiciels, les progiciels qui vont avec et intégrer l’ensemble de la communauté portuaire à faire des transactions », explique Antoine Dilouakana, chef de département infrastructures informatique et télécoms au Port autonome de Pointe noire.

Au niveau du Port de Douala, les nombreuses structures rattachées ont affiné leur stratégie digitale afin de faciliter les opérations portuaires. C’est le cas par exemple du Guichet unique et des opérations du commerce extérieur (Guce) qui a procédé à la dématérialisation de la plupart des procédures de dédouanement des marchandises. Pour cette entité présente à la 41è édition de l’Agpaoc, la digitalisation est un facteur clé de la compétitivité des ports, en ce sens que l’écosystème portuaire digital allie à la fois l’infrastructure, la connectivité qui permet notamment d’établir une liaison y compris avec les pays d’hinterland, les services qui sont un élément central du dispositif portuaire, dont se greffe l’approche inclusive qui couvre l’ensemble de la communauté portuaire.

LA DIGITALISATION POUR PROMOUVOIR L’ACTIVITE PORTUAIRE

Mettre l’accent sur la digitalisation pour développer les performances du port est d’après Michael Luguge, président de l’Association des ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre, un moyen plus efficace de promouvoir l’activité portuaire et la rendre plus rentable. « L’un des objectifs de cette rencontre est également de partager notre expérience afin d’en faire bénéficier à d’autres pour remédier aux problèmes que les uns et les autres rencontrent. Nous parlons de la digitalisation, parce que c’est un procédé qui consiste à rendre plus performant nos activités, et c’est important pour nous de s’y attarder », fait-il savoir.

Un « smart port » est un port qui utilise l’automatisation et des technologies innovantes, notamment l’intelligence artificielle, le Big Data, l’Internet des objets et la blockchain pour améliorer ses performances. D’après les techniciens de l’espace portuaire, le besoin d’évoluer et de devenir « smart » est encore plus important aujourd’hui avec les exigences changeantes du commerce mondial, car les navires sont de plus en plus gros, les marchandises se déplacent rapidement et les enjeux géopolitiques créent de nouveaux défis pour les ports du monde entier. « Bien que l’industrie portuaire et du transport de conteneurs soit souvent considérée comme conservatrice et résistante au changement, de nouvelles technologies, systèmes et solutions émergentes modifieront cette perception dans les années à venir, conduisant l’ensemble du secteur vers un avenir plus brillant et plus connecté avec l’émergence des ports smart », nous font-ils savoir.

Au niveau du Togo, l’on apprend que l’industrie portuaire a déjà adopté de nombreuses technologies émergentes telles que : les jumeaux numériques (digital twin), l’optimisation et la visualisation des flux de marchandises offrant aux clients une transparence de bout en bout du parcours de leur cargaison tout au long de l’approvisionnement et l’émergence de la 5G, avec une faible latence de la connectivité pour améliorer les opérations portuaires. Le port autonome de Lomé s’est lancé dans un processus de digitalisation et de dématérialisation depuis 2014. Ces démarches innovantes ont pour ambition de placer cette infrastructure dans la dynamique des ports Smart.

APPRECIER LES INNOVATIONS AU NIVEAU DU PAD

Au menu de la 41e édition du Conseil de l’Association de gestion des ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre et la 16è table ronde des directeurs généraux de cette organisation, l’on prévoit une descente sur la plateforme portuaire de Douala. Cette visite du site du PAD va ainsi donner la possibilité aux responsables des ports présents à ces assises, d’apprécier les différentes innovations effectuées au niveau de cette plateforme. Notons que Douala abrite le principal port de commerce qui assure le transit de plus de 95% du commerce extérieur du Cameroun et des autres pays de la sous-région sans littoral, comme le Tchad et la République Centrafricaine.

En rappel, les objectifs de l’Agpaoc sont de contribuer à l’amélioration, la coordination et l’harmonisation des activités des ports et rades, des infrastructures dans la région de l’Afrique Centrale et de l’Ouest, afin d’augmenter l’efficacité de leurs services aux navires et autres moyens de transport. Il s’agit également d’aider en relation avec les organisations portuaires similaires ou les gouvernements concernés, en vue de renforcer la coopération entre les ports membres, de manière à favoriser le développement de leurs activités, puis établir et maintenir des relations avec les entreprises de transport, des institutions, des associations, des organisations gouvernementales ou internationales, afin d’examiner de plus près les problèmes auxquels sont confrontés les membres. L’autre objectif est de mettre en place un forum pour l’échange d’idées entre les ports membres, de discuter librement de leurs problèmes communs, de manière à contribuer à l’intégration régionale…

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