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Les EMF déplorent les délais trop courts

Certains responsables de ces établissements financiers disent n’avoir pas eu assez de temps pour répondre à l’avis à manifestation d’intérêt lancé par le gouvernement.

Lundi 19 avril 2021, bon nombre de patrons des Etablissements de microfinance (EMF) et de banques ont pris connaissance de l’avis à manifestation d’intérêt pour la sélection des institutions financières en vue d’un partenariat pour la mise en oeuvre du Fonds de relance économique au profit du secteur productif (Cas-Covid) en procédure d’urgence. L’avis lancé par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) et rendu public dans le quotidien national bilingue, Cameroun tribune, a suscité bien évidement l’intérêt de plusieurs établissements financiers.

Seul hic, le délai de dépôt de candidatures est prévu pour le 26 avril 2021 à 15h30 minutes. Au niveau de l’Association national des établissements de microfinance, (Anemcam). L’information a commencé à circuler le lendemain de la publication. Même si l’on apprend que d’autres membres et responsables de l’organisation étaient déjà dans la confidence. Promoteur de Microfinance Academy, David Kengne affirme : « Je dois reconnaitre que j’avais eu vent de cette information depuis près d’un mois ».

CONTESTATION DU DÉLAI

Ainsi, compte tenu de la concurrence, de nombreux EMF contestent le délai d’une semaine seulement pour déposer les dossiers. « Il est vraiment très court et il fallait être vraiment attentif pour ne pas laisser passer cette information », relève Stéphan Kamwa Djouguela, directeur général de Migec, qui s’est d’ailleurs empressé de déposer dans les délais ce lundi. « Je ne pouvais pas imaginer que le délai de dépôt de candidature était juste d’une semaine. C’est trop court et pour ceux qui ont vu l’annonce en retard, il va être difficile de la rattraper », affirme-t-il au cours d’un échange par téléphone avec le reporter de LFA.

En tout cas, il est déjà trop tard pour la Financière d’épargne et du crédit (Finec) de postuler. Alban Clovis Fogang son directeur général qui a vu l’annonce en milieu de semaine dernière fulmine et fait des reproches aux dirigeants de l’Anemcam : « L’appel d’offres que nous avons découvert dans le journal officiel Cameroon tribune paru le 19 Avril dernier, et avec pour délai de soumission le lundi 26 avril 2021 nous étonne sur plusieurs aspects : notre secteur est représenté au niveau des institutions par l’Anemcam, elle a l’habitude d’être saisie pour ce type de communication afin que nous soyons informés. Ce qui nous permet de nous organiser en toute efficience dans la démarche. Vous savez que la crise de la Covid 19 est sans précèdent pour tous les pans de notre économie. Certaines activités sont en train de disparaitre en mourant à petit feu. Nous ne pouvons que prendre plus qu’au sérieux les moindres appuis de l’Etat visant à limiter cette désintégration ». Et de poursuivre : « sauf si nos dirigeants de l’Anemcam ont été informés et n’ont pas relayé l’information. Une volonté d’exclusion des acteurs mettant en doute la sincérité du programme ».

Puisque d’après le document portant objet : le paiement de la première vague des bénéficiaires de la phase 1 du programme des TMU-Covid-19 en Avril 2021, concernant le projet filets sociaux, la microfinance Cameroon coopérative programme crédit union league (Camccul) aurait déjà été effectif. « Nous avons constaté que ce même programme était déjà en cours depuis mars 2021 chez plusieurs confrères avant la publication de l’appel d’offre ce 19 avril dans le journal officiel. C’est curieux tout de même. Il revient à se demander si certains individus ont voulu s’approprier ce programme portant sur les résiliences Covid. Sauf omission de notre part, notre secteur n’a aucunement été associé à l’élaboration de cette politique de financement en période de crise. Pourtant elle est sollicitée pour sa mise en oeuvre. Un tel programme est à repenser », déclare Alban Clovis Fogang.

SUSPENDRE LE PROGRAMME

Dans son inquiétude, le directeur général de la Finec, relance : « Nous relevons que la plupart des EMF ayant bénéficié de ce programme avant même que l’appel d’offres soit publié au journal officiel sont de première catégorie. Curieusement l’appel d’offre mentionne qu’ils en sont exclus. En conclusion, s’il faille à mon avis, je recommanderais que ce programme soit pour le moment suspendu. L’incohérence des informations et des données en notre possession actuellement montre clairement qu’il échouera. Voilà encore des milliards qui vont s’envoler et que le Cameroun devrait rembourser ».

Notons que, dans le cadre de la stratégie de riposte face à la Covid-19 et la résilience économique et sociale, le gouvernement camerounais a initié une stratégie pour atténuer l’impact de la pandémie sur les populations et les acteurs économiques du secteur privé. Pour faciliter l’opérationnalisation de cette stratégie, un Compte d’affectation spécial (Cas Covid-19) intitulé « fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales » a été mis en place. Ce compte a été doté d’un montant de 180 milliards de Fcfa pour l’année 2020. Sur ce, un montant de 10 milliards de Fcfa a été affecté au Minepat en vue de renforcer le soutien aux entreprises. Ainsi, trois dispositifs de financement d’une dotation de 7 milliards sont envisagés. Il s’agit : d’un fonds de garantie en faveur des Moyennes entreprises ; un fonds de soutien aux très petites et petites entreprises (Ttpe) ; et un fonds de soutien aux startups et entreprises innovantes.

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