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Les raisons de la réticence des industries extractives

Selon elles, le rapatriement des recettes d’exportation entraverait l’accès à des financements auprès des banques internationales ainsi qu’aux devises pour le règlement des fournisseurs dans des délais requis.

Parlant du non-respect par elles de la réglementation des changes en vigueur dans la zone Cemac, certaines entreprises opérant dans le secteur extractif concernées en ont donné quelques raisons via le journal « Ecomatin ». Elles considèrent par exemple que « le rapatriement des recettes d’exportation entrave l’accès à des financements auprès des banques internationales, et limitent l’accès immédiat aux devises pour le règlement des fournisseurs dans des délais requis », peut-on y lire. Pour ce qui est de l’interdiction de l’ouverture d’un compte en devises hors de la Cemac et à l’intérieur de cet espace sans l’autorisation préalable de la Beac, elles pensent que « la détention des comptes en devises à l’étranger est une condition d’emprunt sur le marché bancaire international et un moyen de paiement, dans les délais, des fournisseurs implantés hors Cemac » selon la même source. Aussi, l’obligation de rapatriement des fonds de réhabilitation des sites leur semble être « un leurre ». Car, selon elles, la Cemac ne semble pas être capable de sécuriser ces fonds jusqu’au terme de leurs contrats d’exploitation. Par conséquent, elles préfèrent les préserver dans des comptes à l’étranger.

Au niveau sous-régional, les entreprises locales accusent la réglementation d’être en leur défaveur au profit de leurs concurrents étrangers. « Concrètement, il faudrait plusieurs mois à une société de services locaux de la Cemac pour honorer ses engagements contractuels avec un opérateur, contre seulement quelques jours ou semaines pour tout autre concurrent non contraint par la même réglementation. En conséquence, les entreprises d’Afrique sont condamnées à perdre inexorablement les contrats qu’elles ont travaillé si dur pour obtenir des opérateurs étrangers présents en Afrique centrale », déplore la Chambre africaine de l’énergie citée par « Ecomatin ». D’autre part, les politiques fiscales accrues ajoutées à la limitation des flux de capitaux, ne permettent véritablement pas aux entreprises locales de rivaliser d’adresse avec les étrangers ou encore d’en établir des partenariats.

Face à cela, certains observateurs ne semblent pas attendre grand-chose de la rencontre annoncée entre ces entreprises et le gouverneur de la Beac en octobre prochain. Les plus sceptiques pensent qu’elle pourrait probablement déboucher sur une réécriture intégrale de ladite réglementation des changes, ou du moins, procéder à un amendement de certaines dispositions dudit règlement. L’avenir nous le dira certainement.

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