Vous êtes ici
Accueil > Fenêtre > Les transferts d’argent des migrants restent soutenus

Les transferts d’argent des migrants restent soutenus

Dans la dernière édition de sa note d’information sur les migrations et le développement publiée en fin de semaine dernière, la Banque mondiale indique que les envois de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 540 milliards de dollars (291.898 milliards de Fcfa) en 2020. C’est à peine 1,6 % de moins que l’année précédente, où ils étaient établis à 548 milliards de dollars (296.120 milliards de Fcfa). Or avec la crise sanitaire liée à la Covid-19 survenue en début 2020, les analystes avaient prédit une baisse drastique de ces envois considérés comme une source de financement extérieur pour les pays à revenu faible et intermédiaire.

Selon l’institution de Bretton Woods, le rythme de ces envois de fonds des migrants a essentiellement été maintenu grâce aux mesures de soutien budgétaire mises en place dans les pays d’accueil (le cas des transferts universels ou quasi-universels destinés à aider temporairement les ménages ayant subi une perte de revenu, à financer une partie de leurs dépenses essentielles dont l’alimentation, le paiement des factures de services d’utilité publique, les loyers, les factures médicales, les frais de transport…), la généralisation des transactions par voie numérique plutôt qu’en liquide et le recours accru aux canaux formels, ainsi que par les fluctuations cycliques des prix du pétrole et des taux de change.

En somme, les taux de transferts d’argents enregistrés en cette période de Covid-19 où l’heure était au confinement pour éviter la propagation du virus mortel, est pratiquement bonne. Même si dans l’ensemble, pour ce qui est de l’Afrique subsaharienne, les transferts d’argent vers la région auraient chuté de 12,5 % en 2020, pour s’établir à 42 milliards de dollars (22.697 milliards de Fcfa). Cette situation est imputée « quasi intégralement à l’effondrement de 27,7 % des envois de fonds vers le Nigéria, qui représente à lui seul plus de 40 % des flux en faveur de la région», justifie la Banque mondiale. Mais en réalité, la situation s’avère moins inquiétante pour l’Afrique subsaharienne car si l’on extrait le géant d’Afrique de l’Ouest, les transferts de fonds vers cette partie du monde ont connu une progression de 2,3 %, portée notamment par le dynamisme des flux vers la Zambie (+37%), le Mozambique (+16%), le Kenya (+9%) et le Ghana (+5%).

Dans les autres régions du globe, la note d’information No 34 sur les migrations et le développement révèle que les envois officiels de fonds vers la région Asie de l’Est et Pacifique ont reculé sous l’impact de la Covid-19, d’environ 7,9% en 2020, pour s’établir autour de 136 milliards de dollars (73.476 milliards de Fcfa). Ils ont aussi fléchi d’environ 9,7% en 2020, à 56 milliards de dollars (30.252 milliards de Fcfa) vers la région Europe et Asie centrale, alors qu’ils ont connu une progression de 6,5% en 2020, vers la région Amérique latine et Caraïbes, atteignant ainsi 103 milliards de dollars (55.634 milliards de Fcfa). Situation similaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord où les transferts d’argent à destination de ces régions ont augmenté de 2,3 % en 2020, soit environ 56 milliards de dollars (30.252 milliards de Fcfa). Idem pour l’Asie du Sud qui a vu ces envois de fonds augmenter d’environ 5,2% en 2020, soit à 147 milliards de dollars (79.430 milliards de Fcfa), portés par un bond des opérations en faveur du Bangladesh et du Pakistan.

Il faut par ailleurs souligner que l’Afrique subsaharienne reste la région la plus onéreuse pour les transferts d’argent, avec le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars (108.031 Fcfa) ressortant à 8,2% au quatrième trimestre de 2020. Enfin, la hausse devrait se confirmer en 2021, pour s’établir à 2,6 %, sous-tendue par une amélioration des perspectives de croissance dans les pays à revenu élevé.

Laisser un commentaire

Top