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Les vrais gagnants des paris sportifs au Cameroun

Le marché des paris sportifs se portent bien en Afrique en général et au Cameroun en particulier, au point d’attirer chaque jour de nouveaux investisseurs. Sa popularité n’a cessé de grandir depuis la création en 2007, de la Commission des jeux de hasard, une instance qui réglemente et assure le contrôle de l’activité des bookmakers dans un pays où ces jeux ne sont plus considérés comme un simple divertissement. Qui ne souvient pas du lancement en grandes pompes en octobre 2019 de l’entreprise de paris sportifs baptisée « Betoo », une initiative de Samuel Eto’o Fils, ancienne star du football au Cameroun et en Europe, devenu en décembre dernier président de la Fédération camerounaise de football ? « Betoo » est ainsi venue s’ajouter à une pléiade d’entreprises où chacun essaye de se tailler une part dans un environnement devenu très concurrentiel. D’ailleurs, 2019 et 2022, plusieurs autres bookmakers ont fait leurs apparitions au Cameroun, offrant des alternatives de jouer en kiosque ou directement en ligne à travers son Smartphone.

Pour bon nombre de parieurs qui ont désormais une conduite addictive aux paris, l’activité est plutôt devenue une éventuelle porte d’entrée financière, et ce malgré les risques qu’elle comporte. En effet, outre la passion du jeu, une importante masse de jeunes sous-employés ou sans emploi à laquelle viennent s’ajouter des élèves et des étudiants, y voient un moyen simple de gagner facilement de l’argent. En même temps, celles en possession d’un emploi correcte et même bien rémunéré, espèrent arrondir les fins du mois en pariant. Sauf que les promoteurs de ces sociétés restent les grands gagnants aux côtés des autorités étatiques, qui elles collectent dans le cadre de cette activité florissante, les énormes recettes générées.

Même l’argument de lutte contre le chômage à travers les emplois créés initialement brandi par ces investisseurs ne tient plus. Car à l’issue de plusieurs enquêtes menées, la qualité desdits emplois reste douteuse. En effet, beaucoup d’employés des entreprises de paris sportifs Cameroun se plaignent de la faible rémunération qu’ils perçoivent par rapport au travail qu’ils effectuent. Certains y passent parfois jusqu’à 11 heures au quotidien dans leurs kiosques les jours de grands matchs. « Généralement nous travaillons avec les sous-traitants qui nous payent au pourcentage des ventes. Le sous-traitant loue la machine à 300.000F et l’entreprise lui reverse 8% des ventes. A son tour il donne la moitié, soit 4% au vendeur. Et donc si vous faites une recette mensuelle d’un million de Fcfa par exemple, vous aurez un salaire de 40.000 Fcfa seulement quand vous travaillez pour un sous-traitant. Mais si c’est votre propre machine, vous aurez 80.000 Fcfa. Et avec l’offre de plus en plus abondante des entreprises de paris, vous conviendrez avec moi que ce n’est pas évident », a révélé une employée d’une célèbre entreprise de jeu.

En outre, la plupart de ces travailleurs évoluent sans contrat professionnelle ni affiliation à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). L’Etat qui connait très bien ce mode opératoire, laisse faire les promoteurs, comme il le fait d’ailleurs dans plusieurs autres secteurs d’activité où les employés sont marginalisés.

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