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L’exemple du Gabon dans la commercialisation du bois

L’Afrique est confirmée comme étant le plus grand fournisseur de l’Europe en bois sous forme de grumes. C’est ce qui ressort d’un récent rapport de l’Organisation internationale des bois tropicaux (Oibt) publié en fin mars dernier. L’on apprend en effet qu’au cours de l’année 2021, les pays de l’Union européennes (UE) ainsi que le Royaume Uni ont importé 2,22 millions de tonnes (Mt) de bois tropical, ce qui représente une hausse de 8% en quantité et de 27% en valeur par rapport à 2020. « Les achats de grumes d’Afrique par l’UE ont considérablement augmenté en 2021 par rapport à 2020 mais aussi 2019, avec une valeur unitaire par mètre cube qui est passée de 506 dollars (303.905 Fcfa, Ndlr) en 2020 à 546 dollars (328.007 Fcfa) l’année dernière », relève le site CommodAfrica qui a également relayé le rapport.

En détail, l’Europe a importé au total 109.300 m3 de grumes de l’Afrique en 2021 pour une valeur de 60 millions de dollars (36 milliards de Fcfa) seulement. Ce qui représente une hausse de 33% en termes de volume et 43% en termes de valeur par rapport à l’année précédente, et 1% en termes de volume et 10% en termes de valeur si l’on compare à 2019. Le Congo arrive en tête des fournisseurs de l’Europe sur le continent avec 46.000m3 de grumes exportés en direction de l’Europe (en hausse de 46% en 2020 et 27% en 2019), suivi de la République centrafricaine (RCA) avec 19.500 m3 vendus (en hausse de 58% en 2020 et 4% en 2019), puis de la République démocratique du Congo (RDC) et ses 11.000 tonnes livrées en 2021 ainsi que le Libéria qui a pu exporter 6000 m3 de grumes dans l’espace UE-Royaume Uni.

Sauf qu’en continuant de vendre son bois sous forme de grumes, l’Afrique ne gagne malheureusement pas assez d’argent. Bien au contraire ! De nombreux économistes ont toujours préconisé que le continent importe plutôt ce produit après une première transformation, ou pourquoi pas en produit fini sous forme de meubles par exemple. En effet, en plus des gains dans les caisses des Etats, ce procédé permettrait la création de milliers d’emplois sur le plan local. Le Gabon l’a d’ailleurs compris, lui qui a interdit depuis 2011 l’exportation du bois en grumes. Les résultats sont d’ailleurs flatteurs.

La décision du Gabon a en effet permis la mise en place d’une véritable industrie de transformation du bois dans le pays, à travers notamment la création de plusieurs Zone économiques spéciales. Résultats des courses, le pays du président Ali Bongo est en tête des vendeurs du bois de placage en Europe avec 163.700 m3 livrés en 2021 selon l’Oibt. Un volume en hausse de 7% par rapport à 2020. Il devance la Côte d’Ivoire (66.000 m3), le Cameroun (31.300 m3), le Congo (18.000 m3) ou encore la Guinée Equatoriale. S’agissant des pontages et moulures, le Gabon se classe encore premier sur le continent avec 9500 m3 vendus en Europe et une augmentation de 65% par rapport à 2020. Idem dans le segment contreplaqué où il s’affirme une fois de plus comme étant le plus grand fournisseur de l’Europe avec 37300 m3 en 2021, derrière des Nations comme l’Indonésie (153.400m3), la Chine (138.500 m3), la Malaisie (70.000 m3).

Au vu des performances du Gabon, il est plus que temps que tous les autres pays de la sous-région s’arriment sur le même modèle de gestion du bois. L’on espère d’ailleurs que l’application de la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) sera cette fois effective à partir de janvier 2023 comme prévu, après le report de janvier 2022.

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