Roger Mbassa Ndine, le maire de la ville envisage ainsi libérer les trottoirs et emmener les populations à s’approprier et à respecter les règles et normes qui régissent l’occupation de la voie publique.
Il est 8h précises le 22 juin 2021, lorsque Adèle, employée dans un établissement financier, traverse à bord de son véhicule au quartier Akwa à Douala, le lieu-dit « douche ». Cet endroit habituellement bondé à cette heure de la journée par des commerçants est vide. Des hommes vêtus de couleur noir sont dispersés le long de la route entre cet espace marchand et le carrefour Dalip. Derrière l’uniforme de certains de ces agents, l’on peut lire Communauté urbaine de Douala (CUD). C’est la police municipale.
Trois heures de temps après, rien à changer. Marc, chercheur d’emploi qui est passé par la Douche pour se rendre à un entretien d’embauche à Akwa, constate-lui aussi que la situation est restée la même. Le marché chinois, installée à la Douche souvent bondé de monde est aussi très calme à l’approche de la moitié de la journée. « Je n’ai vu aucun vendeur ambulant. Quand je passais par là le matin, je croyais qu’il était juste très tôt. Mais tout semble plus clair maintenant », affirme-t-il.
En réalité, le maire de la ville de Douala a lancé une grande opération de libération des trottoirs et galeries marchandes de la ville à partir du 22 juin 2021 baptisé « Restituer le trottoir aux piétons ». Des annonces ont été faites depuis plusieurs jours, des banderoles ont même été affichées, mais certains usagers n’ont visiblement pas prêté attention. Sauf, les vendeurs ambulants. « En prenant ma pause aux environs de 13 heures, j’ai constaté que les femmes qui nous vendent la nourriture derrière City sport ont toutes brillées par leur absence. C’est après que l’on m’a expliqué pourquoi elles n’étaient pas présentes aujourd’hui », relate Phanie, employée dans une microfinance de la place.
Le programme « Restituer le trottoir aux piétons » a pour objectif global de libérer les trottoirs, puis emmener les populations à s’approprier et à respecter « scrupuleusement » les règles et normes qui régissent l’occupation de la voie publique. D’après la Communauté urbaine de Douala (CUD), il est question de libérer les trottoirs et autres emprises du domaine public occupés par diverses activités informelles. Ceci afin d’assurer la mobilité à moindre risque pour les piétons, améliorer la fluidité de la circulation, assainir et embellir la ville et accroître le sentiment de sécurité des habitants de la ville de Douala. Il est également question d’aménager les trottoirs, et promouvoir les modes de mobilités douces par la réhabilitation des trottoirs en emprise de la route, à travers l’amélioration des accès et cheminements piétons et ou la création de piste cyclables pilotes continues le long des voies principales, dans une logique de répartition renouvelée de l’espace public, de traversée de grands axes, etc.
Pour maitriser les débordements d’activités informelles sur le domaine public et encadrer leur développement à travers la mise en place d’alternatives innovantes de nature à créer des kiosques modèles et modernes, créer de petits espaces marchands, réguler et créer des routes piétonnes commerçantes, créer des marchés périodiques, créer un marché aux puces dans la zone TSF, etc.
Dans le cadre de la préservation de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie des populations, la mairie de la ville envisage la mise en oeuvre d’un certain nombre d’activités telles que les toilettes publiques, les aménagements paysagers et le ravalement de façade.
