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Paul-Simon Handy, chercheur camerounais, directeur des études à l’Institut d’études de sécurité de Pretoria, en Afrique du Sud, sur le silence des pays africains au sujet de la guerre en Ukraine, In RFI.

Le silence, je crois qu’il peut être expliqué par la tradition de non-alignement héritée de la Guerre froide, qui pousse plusieurs États à garder une sorte d’équidistance envers les superpuissances, surtout lorsque celles-ci s’affrontent. Il faut rappeler aussi que les Africains vivent beaucoup avec des conflits au quotidien et se prêtent assez mal à cette forme de caporalisation de l’émotion et de l’indignation, car, s’il fallait s’indigner pour chaque crise, on ne s’en sortirait plus. Mais il y a aussi un autre facteur, qui est l’opportunisme de certains États. Il ne vous a pas échappé qu’un pays plutôt proche de la Russie, d’ailleurs, comme l’Algérie, s’est quand même empressée de proposer à l’Europe de lui fournir du gaz, si le besoin se faisait sentir. Donc il y a une sorte d’opportunisme, là… Puis en troisième lieu – un facteur hyper important, je crois -, c’est l’inconscient anti-impérialiste et on pourrait dire antioccidental, aussi, de beaucoup d’Africains, y compris de nombreux dirigeants.

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