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Pour une maitrise des coûts de l’activité du dragage

En internalisant l’activité du dragage au port de Douala Bonabéri, le PAD envisage diminuer ses charges des dépenses en économisant environ 103 milliards de Fcfa en 15 ans.

Au cours de ces 15 dernières années, l’externalisation de l’activité du dragage du port a couté au Port autonome de Douala (PAD) plus de 156 milliards de Fcfa, soit 10,5 milliards par an. Les études économique et financière réalisées par l’entreprise ont démontré qu’en la réalisant en régie, l’activité du dragage du port de Douala-Bonabéri couterait 76 milliards de Fcfa en moyenne sur les 15 prochaines années, contre environ 179 milliards de Fcfa pour les mêmes volumes sur les 15 dernières années. Soit, une économie projetée d’environ 103 milliards de Fcfa. Un montant qui selon Samuel Pondy, directeur délégué de la Régie délégué du dragage (RDD), pourrait être consacré à d’autres priorités.

La création d’une régie déléguée de dragage du port va donc permettre au PAD de réduire le poids excessif des charges du dragage. Une activité qui consiste à extraire des matières du fond d’un plan d’eau ou des fonds marins, afin de les stocker et/ou de les réemployer. Pendant des années, cette opération a été confiée à des entreprises étrangères. Mais face aux dépenses engendrées par l’activité et au portefeuille critique du PAD, le gouvernement camerounais s’est penché sur l’autonomisation de l’activité de dragage. La RDD est donc l’aboutissement de ce processus.

« Il s’est agi de matérialiser concrètement une décision stratégique du gouvernement prise depuis 2008, et plusieurs fois réitéré au PAD, de faire en sorte que notre pays reprenne la main sur le dragage du chenal d’accès au port, des plans d’eau, des darses et des pieds de quai du port, avec pour ambition de ramener l’ensemble des dépenses y relatives à moins de 5 milliards de Fcfa par an, y compris les charges d’exploitation de la RDD elle-même », nous explique la communication du PAD.

Mercredi 14 juillet 2021, au cours d’une visite des installations de la RDD au quai du port de Douala-Bonaberi, le reporter de LFA a pu s’enquérir de la reprise des activités du dragage par le port de Douala. Une descente sur le chenal d’accès au port a permis de constater la mise en service de deux engins de dragage : La drague Mont Mandara et la drague Vigilance. Avec un puits d’une capacité de 3000m3, la drague Mont Mandara est équipée d’une élinde de 70 cm de diamètres pour l’aspiration des sédiments jusqu’à 25m de profondeur. Cet engin est outillé pour le travail en haute mer. Ce qui n’est pas le cas de la drague virgilance, qui est un équipement de grande puissance destiné aux travaux de dragage des plans d’eau, des quais et des darses. Celle-ci a une capacité de refoulement de 800m3 par heure sur une distance d’environ 2 km.

L’analyse comparative, d’une part, de l’évolution globale des coûts du dragage du chenal et des plans d’eau sous le régime des marchés attribués aux opérateurs privés et d’autres part, des prévisions de coûts pour les prochaines années, met en évidence d’importants écarts positifs représentant des gains significatifs pour le PAD dans le cadre du dragage en régie. Pour le chenal d’accès au port de Douala, les prix réels du dragage du chenal pratiqués par les prestataires privés sur les dix dernières années, s’élevaient en moyenne à 1727Fcfa/m3 et sur les 5 dernières années à 1857Fcfa/m3. A titre comparatif, les prévisions de prix, dans le cadre du dragage en régie, se situent à 1587Fcfa/m3 pour les cinq premières années d’exploitation. Pour les plans d’eau, les quais et les darses du port de Douala : le prix réel pratiqué par les prestataires privés, sur les dix dernières années, s’élevait à 3603Fcfa/m3, pour atteindre sur les cinq dernières, le prix de 4420Fcfa/m3. A titre comparatif, les prévisions de prix, dans le cadre du dragage en régie, se situent à 510Fcfa/m3 pour les 5 premières années d’exploitation, nous fait-on savoir.

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