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Pourquoi financer l’industrie pharmaceutique en Afrique

La production des médicaments devrait prendre un nouveau visage en Afrique dans un proche avenir. Ceci devrait se faire grâce au soutien de la Banque africaine de développement (BAD). En effet, fidèle à sa mission première de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social, la banque panafricaine a décidé de mettre à la disposition de l’Afrique, une enveloppe de 3 milliards de dollars (1738 milliards de Fcfa) pour permettre au continent de mieux renforcer son industrie pharmaceutique. L’annonce a été faite récemment à Dakar au Sénégal par Akinwumi Adesina, président de l’institution financière. D’après le Nigérian, « le continent ayant déjà la matière première nécessaire, doit se doter de capacités techniques afin de pouvoir contrôler son industrie pharmaceutique ».

Même si dans l’immédiat, ces fonds devraient permettre la production de remèdes contre le Covid-19 qui connait une recrudescence avec l’apparition des nouveaux variants, la BAD entend à long terme booster la fabrication locale de médicaments et de vaccins sur le continent à travers cet important soutien financier au secteur de la santé en Afrique. Car faut-il le rappeler, l’Afrique représente à peine 2% de la production mondiale de médicaments. Un chiffre totalement insignifiant quand on sait que l’Amérique du nord par exemple (Etats Unis, Canada…) possède à elle seule 46,3% du marché pharmaceutique mondiale, contre 24% pour l’Europe, 14,5% pour l’Asie/Pacifique, 8% pour la Chine, 6,6% pour le Japon, 3,7% pour l’Amérique latine et 2,1% pour le bloc Turquie-Moyen Orient-Eurasie.

Conséquence logique de cette situation, l’Afrique se retrouve contrainte d’importer environ 95% de tous les médicaments utilisés pour soigner sa population. Se sont ainsi des sommes faramineuses qui sont déboursées par les Etats africains pour acquérir les remèdes et vaccins, contribuant ainsi à enrichir davantage les Nations développées. En 2020, le marché mondial du médicament a atteint 1203 milliards de dollars de chiffre d’affaires (697.149 milliards de Fcfa), soit une hausse de plus de 8% par rapport à l’année 2019, avec l’Afrique comme plus gros client avec ses 1,4 milliard d’habitant.

Le soutien de la BAD arrive donc à point nommé. Les avantages peuvent s’avérer incommensurables puisque l’initiative permettra à l’Afrique d’augment son offre en médicament, diminuant en même la rupture de produits et favorisant un stock de sécurité pour les produits essentiels. Dans le même temps, la fabrication des médicaments localement en Afrique viendra réduire les coûts leurs et pourrait contribuer à lutter contre le phénomène des faux médicaments qui représente un danger pour la santé humaine. L’autre avantage et pas des moindres, serait son impact sur le développement socioéconomique du continent à travers la création d’emplois.

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