Vous êtes ici
Accueil > Développement > Proparco pour une approche coordonnée entre secteur public et privé

Proparco pour une approche coordonnée entre secteur public et privé

Dans l’édition du troisième trimestre 2020 de la revue Secteur Privé & Développement, la filiale de l’AFD met en exergue les enjeux et les défis de l’industrialisation en Afrique.

«Le défi de l’industrialisation de l’Afrique ne pourra être relevé qu’avec des institutions publiques efficaces et une approche coordonnée entre secteur public et secteur privé », précise Pierre Jacquemot, économiste et diplomate, maître de conférences à Sciences Po de Paris, dans la dernière revue « Secteur Privé & Développement » de Proparco du troisième trimestre 2020 avant de poursuivre. « L’Afrique gagnera également à intégrer une forte composante d’emplois décents et à introduire les préoccupations écologiques en amont des options technologiques ».

Selon les projections formulées par la Banque mondiale, les arrivées annuelles sur le marché du travail en Afrique devraient passer de 20 millions en 2020 à 30 millions d’ici 2050. Dans ce contexte, « le secteur industriel est ainsi perçu comme un levier majeur afin d’absorber une partie de cette future main-d’oeuvre ». Et, le rôle à jouer par le secteur privé est déterminant. « Car un secteur privé dynamique est un puissant moteur de création d’emplois et l’un des fondements d’une croissance économique durable, un vecteur d’innovation et de réduction de la pauvreté », affirmait en 2019Akihiko Nishio, Vice-président de la Banque mondiale pour le Financement du développement. Mais, dans la conception de la Commission économique africaine, (CEA), l’État doit jouer un rôle central dans la formulation et la promotion d’une vision industrialiste d’un nouveau genre et dont l’horizon est fixé à 2030.

L’industrialisation est devenue un thème majeur dans tous les programmes associés à « l’émergence africaine ». Elle est centrale, notamment pour la réalisation de l’objectif de l’Agenda 2063 adopté par l’Union africaine. Ce nouvel engouement pour la stratégie industrielle se retrouve dans les plans ou stratégies industrielles de tous les pays : Industrial Policy action Plan (2014-2030) d’Afrique du Sud, Plan directeur d’industrialisation (Vision 2035) du Cameroun, Kenya National Industrial Policy Framework (Vision 2030) du Kenya, Plan d’accélération industrielle du Maroc, Industrial Policy Implementation and Strategic Framework (2012-2030) de Namibie, Rwanda Industrial Plan (Turning Vision 2020 into Reality) du Rwanda, Integrated Industrial Development Strategy (2011-2025) de Tanzanie…

D’après la revue publiée par Proparco, ces stratégies ont des caractéristiques identiques comme celles de capitaliser sur les ressources minières, forestières ou agricoles, de créer les conditions nécessaires à l’amélioration du climat des affaires (procédures de création d’entreprise, guichet unique, digitalisation de la fiscalité…), de miser sur des partenariats publics-privés, d’encourager les opérations de co-production ou encore de s’appuyer sur les technologies de la révolution industrielle 4.0.

« Le retard pris par l’Afrique en matière d’industrie s’explique notamment par le manque d’infrastructures (électriques, de transport, TIC, etc.) sur le continent. Celles-ci ont une incidence directe sur la productivité, la croissance économique ainsi que le développement durable de la région », fait savoir Pierre Jacquemot. Selon la Banque africaine de développement (BAD), le manque d’infrastructures représenterait ainsi « entre 30 et 60 % des impacts négatifs sur la productivité des entreprises africaines ».

Laisser un commentaire

Top