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Quel impact sur l’entrepreneuriat local et l’emploi ?

Cette problématique a fait l’objet d’échanges entre le gouvernement, le secteur privé, les parlementaires et les partenaires au développement, le 5 avril dernier à Yaoundé.

Amener les acteurs à s’approprier, à valoriser et à capitaliser les impacts générés par les grands projets structurants à l’instar du barrage de Nachtigal, du Complexe industrialo portuaire de Kribi et bien d’autres. Tel a été l’objectif visé par le deuxième forum sur l’entrepreneuriat territorialisé et l’emploi tenu le 5 avril dernier au Palais des congrès de Yaoundé, à l’initiative du Réseau parlementaire pour la promotion de l’entrepreneuriat sous la houlette de l’honorable Roger Melingui. Il a connu outre la présence des membres du gouvernement parmi lesquels, Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), une délégation du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) conduite par Célestin Tawamba, son président, des parlementaires, des entreprises impliquées dans les grands projets structurants, des partenaires au développement, les Collectivités territoriales décentralisées
(CTD)….

Au-delà de l’évaluation de l’impact desdits projets sur les initiatives entrepreneuriales locales et l’emploi, il a aussi été question d’amener les acteurs à comprendre et à s’approprier les impacts générés par ces projets d’envergure, mais également à identifier des lieux d’opportunités susceptibles de prise d’initiatives économique et sociale, et d’engager des actions visant la capitalisation des opportunités identifiées. Pour Paul Tasong, ministre délégué auprès du Minepat, « pour la promotion du contenu local dans les grands projets, d’importantes activités de sous-traitance sont généralement réservées aux entrepreneurs locaux et plus de 90% des emplois aux populations locales, lors de l’exécution des projets », a-t-il indiqué.

Sur cette problématique, Pierre Edimo, le directeur général adjoint de la Nachtigal hydro power company (Nhpc) en charge de la construction de cet important projet, a souligné qu’au-delà de sa dimension industrielle, « Nachtigal est porteur d’une forte ambition environnementale et sociale ». Elle se matérialise selon cette entreprise, par un accompagnement social des populations impactées par les travaux, des retombées économiques dites importantes et variées, des actions en faveur de la préservation de l’environnement, mais également un engagement pour la préservation des droits fondamentaux des travailleurs du projet, ainsi qu’un appui au développement économique local.

Les indicateurs de l’emploi

Le secteur privé en général et le Gicam en particulier, mettent un accent sur la formation professionnelle et le développement des capacités. Car, il ne peut y avoir de pays développés sans des jeunes bien formés et répondant aux besoins du marché selon Célestin Tawamba cité plus haut. Raison pour laquelle, son institution et le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle (Minefop) sont liés par une convention de partenariat, a-t-il rappelé. Pour le ministre Paul Tasong, « la plupart des indicateurs clés du marché du travail se sont dégradés entre 2010 et 2021, même si l’on observe un léger recul du taux d’informalité de l’économie (de 90,5% à 88,4%) », s’est-il félicité. De même, le taux de sous-emploi global, un des indicateurs phares du suivi de l’emploi, a connu une baisse pour se situer à 63% en 2021 contre 79% en 2014, à 13 points de pourcentage de l’objectif de 50% escompté à l’horizon 2030 selon le Minepat.

REACTIONS

Paul Tasong, ministre délégué au Minepat
« Les activités de sous-traitance sont réservées aux entrepreneurs locaux »

La construction d’infrastructures de cette envergure implique évidemment la mobilisation d’importantes ressources technologiques, matérielles, financières et humaines. Pour la promotion du contenu local dans les grands projets, d’importantes activités de sous-traitance sont généralement réservées aux entrepreneurs locaux et plus de 90% des emplois aux populations locales lors de l’exécution des projets. Le réseau parlementaire pour la promotion de l’entrepreneuriat est fondé de se demander comment les entrepreneurs locaux, ainsi que les populations environnantes, sont impactés par ce foisonnement d’activités dans leur territoire. Tirant les leçons de l’expérience des barrages de Lom Pangar et de Memve’ele, le gouvernement entend adjoindre au projet de construction du barrage de Nachtigal, des mesures d’accompagnement socioéconomiques permettant aux populations et aux entrepreneurs locaux de tirer un meilleur profit des opportunités offertes pour la réalisation de cette importante infrastructure. Différentes activités vont se développer autour du barrage. En dehors de la production électrique, il y’aura la pêche artisanale, l’aquaculture, le maraîchage, l’élevage, l’extraction du sable, la fabrication des pirogues et des filets, ainsi que leurs impacts en termes d’agglomérations nouvelles qui verront le jour. Nous anticipons actuellement les besoins en termes d’appui à ces activités, de renforcement de leur efficacité, de régulation et d’encadrement à travers des services administratifs et sociaux (hôpitaux, écoles) et des appuis techniques et financiers pour les opérateurs.

Pierre Edimo, directeur général adjoint de la Nhpc
« Les retombées sont énormes »

Les retombées sont énormes. En réalité, ce projet Nachtigal est initié par le chef de l’Etat qui a voulu que Nhpc dans le cadre d’une concession hydro-électrique, réalise la construction du barrage. L’un des points importants, c’est son impact sur les populations de la zone d’influence du projet. Nous avons un certain nombre d’activités que nous déployons dans le cadre de l’entrepreneuriat comme l’indique le thème de ce forum. Pour ce qui est de l’emploi décent, 92% des employés, personnels de ce barrage sont des Camerounais. En ce qui concerne la sous-traitance, 30% des sous-traitants sont locaux. Pour ce qui est du volet social, il y’a des projets qui ont été réalisés. Nous avons par exemple construit des forages d’eau dans plusieurs écoles. Nous avons une convention avec le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle (Minefop) après celle signée avec le ministère des Enseignements secondaires à travers laquelle, nous soutenons dans le cadre de la formation initiale, les élèves des lycées techniques et des Cetic des zones d’influence du projet. Pour ce qui est du volet santé, nous avons une convention avec le ministère de la Santé publique (Minsanté). C’est dans ce cadre que nous venons de réhabiliter l’hôpital d’Obala. Nous avons également mené bon nombre d’actions dans les centres de santé de la zone d’influence du projet.

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