Le Nigeria est le théâtre depuis plusieurs jours de scènes de violences et de pillages à grande échelle. Dans les grandes villes du pays dont Lagos, la capitale économique, les populations ont pris d’assaut des supermarchés, des magasins et même des banques. D’après le gouvernement, des entrepôts où étaient stockés des milliers de vivres destinés à être distribués aux ménages pauvres affectés par la pandémie du coronavirus ont aussi
été pillés dans plusieurs villes. En plus des prisons, une vingtaine de bâtiments publics, plusieurs postes de police, les sièges d’une station de télévision et de l’autorité portuaire, ou encore un terminal de bus, ont été incendiés par des manifestants en furie. En face, la riposte des forces de maintien de l’ordre n’a pas du tout été tendre. Puisque selon Amnesty
international, les militaires et les policiers déployés dans les rues ont tiré à balle réelles sur les manifestants. L’ONG déplore au moins 56 morts. Après le couvre-feu décrété dans plusieurs Etats par les gouverneurs, le Président Muhammadu Buhari qui s’est exprimé il y a une semaine, a prévenu qu’il n’autoriserait personne à « mettre en péril la paix et la sécurité de l’Etat ». Rappelons que la contestation de la jeunesse nigériane a commencé il y a deux semaines, par un défilé pacifique contre les violences policières
puis, peu à peu, contre le pouvoir central accusé de mauvaise gouvernance. La situation n’est pas encore totalement sous contrôle.