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Secteur bancaire : L’offensive des actionnaires d’Afriland First Bank CD contre la BCC

Dans une correspondance transmise à cette dernière par voie d’avocats le 23 juin dernier, ils contestent sa décision de mettre la structure sous administration provisoire, dénonçant ainsi un complot savamment orchestré par elle.

En réaction à la décision de la Banque centrale congolaise (BCC) du 20 juin 2022, mettant Afriland First Bank Congo démocratique (CD) sous la gestion d’un comité d’administration provisoire, la communauté des actionnaires majoritaires est montée au créneau. Dans une correspondance du 22 juin dernier, transmise au régulateur du secteur bancaire local le 23 juin 2022, ils dénoncent sa responsabilité dans la détérioration de la situation de la banque. Copies en ont été faites au Président de la République, au Premier ministre, au président de l’Assemblée nationale, au ministre d’Etat, ministre de la Justice garde des sceaux, au ministre des Finances, au président de la Cour de cassation et aux deux premiers vice-gouverneurs de la banque centrale.

Le collectif de 10 avocats engagé par la banque, suggère à la BCC de revenir sur sa décision. Les actionnaires majoritaires d’Afriland first Bank Congo démocratique, relèvent un certain nombre d’incongruités ayant abouti à la mise de la banque sous administration provisoire. « En effet, la responsabilité de la Banque centrale à travers les actes posés et qui ont conduit à la détérioration d’Afriland First Bank CD S.A, part de son intrusion qui imposa le retour du directeur général adjoint suspendu régulièrement, et se laisse voir à travers la paralysie volontaire de la banque due aux retraits des agréments des administrateurs, y compris l’actionnaire de référence, personne morale », soulignent les avocats de la banque. Aussi, « l’attitude passive de la Banque centrale face aux décisions iniques du Conseil d’Etat qui ne l’empêchaient pas formellement d’agir, car ayant laissé des portes ouvertes comme la possibilité de retrait de l’agrément à monsieur Kafindo Zongwe Patrick, ce directeur général adjoint déchu et dont la mégestion vous fût dénoncée, laisse croire à une décision préconçue », poursuivent-ils. Ces derniers ne manquent pas de relever pour le déplorer, que « la non réaction à la lettre du ministre d’Etat, et ministre de la Justice est éloquente à ce sujet ».

Les actionnaires majoritaires d’Afriland First Bank CD dénoncent également « l’indifférence et le silence de la Banque centrale du Congo à toutes les alertes » exprimées par eux face à « la démarche ouverte de spoliation programmée et assumée de la banque par une nébuleuse conduite par monsieur Souaibou Abari de regrettée mémoire, ensuite par Patrick Kafindo Zongwe, ex DGA désavoué, démis de ses fonctions mais toujours en poste jusqu’à date ». Même l’audit demandé par les actionnaires majoritaires de la banque semble essuyer une fin de non-recevoir de la Banque centrale.

Une des banques les plus prospères dans la tourmente

Déjà le 30 mars 2022, les actionnaires d’Afriland First Bank CD mettaient en évidence par voie de correspondance en réponse à celle à eux adressée par la Banque centrale, sur la responsabilité de cette dernière sur un « éventuel déficit de fonds propres et les dysfonctionnements d’Afriland First Bank CD tant au niveau de la gouvernance qu’au niveau de tous les autres aspects que vous décriez », indique-t-ils. Pour les avocats de la banque, « il y a lieu d’éviter l’injustice flagrante qui conduirait désormais quasi inéluctablement vers la liquidation, une des banques les plus prospères, il y’a encore quasiment un an, lors que nos clients disposaient de la gestion de celle-ci avant qu’elle ne tombe entre les mains des pires gestionnaires restés impunis, devant l’impuissance visiblement complice du régulateur pourtant maintes fois saisi, laissant ainsi engager gratuitement la responsabilité de l’Etat congolais face aux investisseurs de bonne foi ».

En effet, avec des fonds propres de base passant de 38,32 millions de dollars en 2020 à 48,05 millions de dollars à fin juin 2021, la banque d’ailleurs classée 5ème respectait tous les ratios prudentiels dépassant largement les 30 millions de dollars exigés.

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