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Sonder toutes les voies de l’industrialisation

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a personnellement présidé le 29 juin dernier, la cérémonie de lancement officiel de la première usine d’assemblage de véhicules du concessionnaire japonais Toyota, la marque de voiture la plus vendue au monde. Le Ghana opère ainsi un grand bond en avant concernant son programme de transformation, qui vise à accroitre le développement socioéconomique du pays. La nouvelle unité qui a nécessité un investissement de 7 millions de dollars (3,8 milliards de Fcfa), produira chaque année environ 1 330 véhicules qui seront vendus sur le marché local mais également en Afrique. C’est l’une des nombreuses résultantes d’une stratégie particulière mise en place en 2019, en vue d’améliorer son climat des affaires et attirer plus d’Investissements directs étrangers (IDE).

De l’avis des autorités ghanéennes, l’implantation de cette usine de montage de véhicules offre de nombreux avantages à la population. Car en plus lutter contre le chômage à travers l’utilisation d’une main d’oeuvre locale, le projet va contribuer à réduire l’utilisation de devises étrangères pour importer des voitures au Ghana. Dans le même temps, « l’exportation de voitures fabriquées au Ghana vers d’autres marchés africains rapportera à notre pays des devises étrangères dont il a tant besoin », s’est réjoui Nana Akufo-Addo. Par ailleurs, les Ghanéens pourront à coût sûr, acquérir des véhicules neufs à un coût bien moindre. Notamment des modèles pick-up de la gamme Toyota Hilux qui y seront produits.

La mise en place de cette nouvelle usine est d’autant plus à féliciter dans la mesure où ce n’est pas le premier projet du genre à prendre corps dans le pays. Le constructeur allemand Volkswagen, à travers sa filiale sud-africaine-VWSA- a posé ses valises au Ghana depuis pratiquement deux ans. L’usine d’assemblage qui y a été implantée, produit 5000 véhicules par an pour un début et devrait à long terme, en produire dans le même intervalle 30.000 voitures de marques Tiguan, Teramont, Passat et Polo.

Malheureusement, l’exemple du Ghana n’est observé que dans une infime partie de pays africains situés au sud du Sahara. A côté de l’Afrique du Sud qui s’est engagée depuis près d’une décennie sur cette voie, on peut également citer le Nigeria, le Kenya, l’Angola, l’Ethiopie, la Namibie ou encore le Rwanda qui accueillent des usines de production de véhicules implantées par les multinationales. Pourtant, ce n’est pas le potentiel qui manque sur le continent avec un marché où la demande est sans croissante, contrairement à l’Occident et à l’Asie où elle est en baisse à cause des programmes de lutte contre la pollution implémentés ça et là.

Avec un peu plus de sérieux, le Cameroun qui dispose du même écosystème économique que le Ghana, disposerait déjà lui aussi de ses propres usines de montage de voiture. En effet, cela fait plus d’une demi-décennie que l’on annonce la mise en place de deux unités de production. L’on se souvient que le gouvernement avait signé en juin 2015 avec la société de joint-venture sino-camerounaise Cameroon Automotive Holding, une convention d’investissement en vue de la construction de deux unités de montage de véhicules dans les villes portuaires de Douala et de Kribi. Ces projets devaient alors générer plus de 4600 emplois directs au cours des 15 premières années. Des prototypes de ces véhicules « Made in Cameroon » avait même fait l’objet d’exposition lors des foires en 2017. Mais jusqu’à présent, le projet est resté lettre morte. Au grand dam de la population qui espérait enfin en finir avec la brocante automobile venue d’Europe.

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