Lors du dernier sommet extraordinaire de la Communauté économique douanière des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) tenu en fin février dernier à Abuja au Nigeria, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’instance régionale ont annoncé la levée de sanctions contre le Niger, le Mali, le Burkina-Faso mais aussi la Guinée. Une décision intervenue après le retrait le 28 janvier dernier des trois premiers, de cette organisation communautaire qui œuvre au développement économique de ses pays membres tout en jouant un rôle crucial dans la gestion des conflits régionaux. La Cedeao était alors accusée par les régimes militaires en place dans ces trois Etats, d’être « sous influence des puissances étrangères » et de représenter une « menace pour
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Péril sur l’Intégration et le développement en Afrique
Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont créé la surprise le 28 janvier 2024, en annonçant conjointement leur retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). « Après 49 ans d'existence, les vaillants peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regret, d'amertume et une grande déception que leur organisation s'est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme », ont souligné les trois militaires au pouvoir dans ces pays dans un communiqué. Le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina, le Colonel Assimi Goita du Mali et le Général de brigade Abdourahamane Tiani du Niger, n’ont d’ailleurs pas hésité à accuser l’organisation d’être « sous influence des puissances
Niagalé Bagayoko, docteure en Science politique et présidente de l’African Security Sector Network(ASSN), sur le retrait du Niger, Mali et du Burkina de la Cedeao, In RFI.
Il me semble que le premier point à mettre en relief est celui de la libre circulation. Le grand acquis de la Cédéao, depuis sa création, a vraiment été de permettre les déplacements sans autorisation ou nécessité de visa entre les pays membres. Et, il s'agit à la fois à titre individuel, mais pour les acteurs économiques, parce que sont aussi impliquées des questions de droit de douane. C’est un point fondamental, et c'est sans doute sur celui-là que les trois États auront le plus besoin de trouver des stratégies de pédagogie, d'explication. Parce que sur le plan politique, je pense que leurs opinions publiques auront plutôt tendance à soutenir cette décision de retrait. En revanche, lorsqu'elles en mesureront les
Les Maliens disent « Non ! » à toute ingérence étrangère
Le peuple malien est sorti comme un seul homme le 14 janvier dernier pour manifester contre les pressions internationales qui pèsent sur le pays depuis quelques jours. A l’appel de la junte militaire au pouvoir, des milliers de personnes sont descendues en masses dans les rues de Bamako et plusieurs autres villes du pays pour protester contre les sanctions de la Communauté économique et douanière des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’ingérence de la France. En effet, après que le gouvernement militaire malien ait repoussé la tenue des prochaines élections dans cinq ans, invoquant comme raison l’insécurité persistante sur un territoire dont les deux tiers échappent à son contrôle, le Mali a vu une multitude de sanctions s’abattre
Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’ivoire sur les sanctions infligées au Mali par la Cedéao, In Financial Afrik.
Nous sommes très malheureux d’avoir imposé toutes ces sanctions. Il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat (…). Nous avons tout fait pour que les autorités militaires du Mali organisent des élections dans des délais convenables, c’est à notre corps défendant que nous ayons mis ces sanctions en place. La situation des populations est difficile aussi bien au Mali que dans les grands pays voisins, tels que le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. (…) Notre souhait est que la situation se normalise le plus tôt possible.
Mamadi Doumbouya, président de la transition de Guinée, sur la nomination d’un émissaire de la Cedeao, In RFI.
L’Afrique est un continent. Ce n’est pas un pays. Tous les pays africains ont des problèmes spécifiques. Le cas guinéen est très simple. Nous avons eu des aînés qui ont eu des problèmes de personnes, à savoir la gestion de la chose publique qui avait divisé le pays. Aujourd’hui, le peuple guinéen n’est pas divisé, le peuple guinéen est en communion avec lui-même et je pense que nous n’avons pas besoin de donner des remèdes qui sont pour nous des remèdes génériques. Je pense qu’il faut vraiment adapter chaque chose. Aujourd’hui, on n’est pas en conflit. Il n’y a pas de crise en Guinée. Nous n’avons pas besoin d’émissaire. Nous avons juste besoin de moyens techniques, de l’accompagnement technique. La