Oui, elle pourra accroître le flux de produits, biens ou services qui circulera. Mais encore faudrait-il que les discussions ne portent pas que sur les réductions des droits de douane, mais sur bien d’autres obstacles aux échanges, en particulier les discordances entre les réglementations nationales. Dans le monde, il n’y a que le Moyen Orient qui commerce encore moins dans son espace que l’Afrique. Il est donc illusoire, à mon sens, de vouloir garder les frontières héritées de la colonisation, alors que les économies du continent sont plus faibles et moins diversifiées que la moyenne mondiale. Le mieux serait, pour libérer les échanges, de se débarrasser des frontières économiques héritées de la colonisation. Mais seuls les Etats africains peuvent le
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Pascal Lamy, ancien directeur de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) sur les atouts de la zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf), In La Tribune Afrique.
La Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf) est le meilleur outil, pour sortir « de ce que le colonialisme a légué de pire à l'Afrique », à savoir sa multitude de frontières. Nous avons inculqué le nationalisme politique et économique à ce continent et il faut en sortir… A terme, la véritable intégration économique et commerciale devra passer par la suppression des frontières… C'est un tournant considérable, car elle va permettre de faire évoluer progressivement certains marchés africains à l'échelle mondiale. Les pays africains avec des marchés de 15 ou 30 millions d'habitants ne correspondent pas à l'unité de base des marchés de consommation actuels, compris entre 100 et 200 millions de consommateurs.
Les préalables au développement de l’Afrique
La place de l’Afrique dans le commerce mondial, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), les relations économiques entre l’Afrique et l’Union européenne (UE) ou encore l’émergence économique du continent noir, sont les quelques points ayant fait l’objet d’un développement conséquent par Pascal Lamy, ancien directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce entre 2005 et 2013. Le diplômé de l’Ecole des Hautes études commerciales (HEC) de Paris a fait une analyse succincte d’un pan de l’économie africaine dans une interview accordée la semaine dernière au journal Afrique La Tribune. Evoquant tout d’abord la faible part du continent africain dans le commerce international, Pascal Lamy met en cause, la partition coloniale de l'Afrique en une cinquantaine de pays, ou la taille relativement