Vous êtes ici
Accueil > Actu Magazine > Actu Cameroun > <strong>Transformation de l’économie camerounaise : Les cinq réformes à mener dans l’urgence selon Célestin Monga</strong>

Transformation de l’économie camerounaise : Les cinq réformes à mener dans l’urgence selon Célestin Monga

Elles ont été présentées le 14 octobre 2022 à Douala au cours du débat patronal organisé par le Gicam.

Aborder la problématique de la transformation structurelle de l’économie camerounaise sous les prismes des défis, des opportunités et des stratégies à adopter. Tel a été l’objectif visé par le débat patronal du 14 octobre 2022 à Douala. Organisé par le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), il a connu la participation des chefs d’entreprises de divers secteurs, mais aussi des responsables publics, des partenaires au développement et des universitaires de renom parmi lesquels le Pr Célestin Monga de la Harvard University aux Etats-Unis.

L’économiste propose cinq réformes à implémenter dans l’urgence en vue de la transformation de l’économie tant souhaitée. Il s’agit d’abord de l’adoption d’une politique budgétaire et d’endettement prudente mais ambitieuse en fonction des besoins et des priorités. Ensuite vient la révision des indicateurs de mesure de soutenabilité de la dette en tenant compte des ressources naturelles dont dispose le pays. A cela s’ajoutent notamment la réforme de la politique monétaire (en particulier celle du Fcfa), et l’amélioration du ciblage sectoriel en matière de politique industrielle sur la base d’une analyse des avantages compétitifs du pays. Enfin, le soutien affirmé de l’Etat aux créateurs de richesses est indispensable. A ce propos, il peut se traduire en matière de digitalisation, de financements pour les investissements longs, d’incubateurs de développement adéquat des zones économiques spéciales, de formation professionnelle et de développement des relations inter-entreprises.

Ces politiques doivent absolument aborder les questions fondamentales liées au capital (financier, physique), la force de travail et surtout la productivité technologique. Cette dernière composante reste malheureusement le parent pauvre des politiques actuelles, y compris celles inspirées par les institutions internationales. Le Pr Célestin Monga suggère d’éviter ce qu’il a appelé « le vrai-faux diagnostic qui fait de la corruption l’alpha et l’oméga des échecs des politiques économiques en Afrique ».

Prenant des exemples précis, il a appelé à invalider l’hypothèse selon laquelle une croissance vigoureuse serait nécessairement corrélée à un bon classement sur les échelles de comparaison de l’indice de corruption. Autres vrai-fausses hypothèses sur lesquelles il s’est attardé sont celles du déficit des infrastructures, du capital humain et la conception de l’exigence de stabilité macroéconomique et de réformes structurelles comme préalables à une croissance soutenue et donc à une transformation économique structurelle. Des exemples de pays tels que le Rwanda, la Corée du Sud et la Chine ont été évoqués.

Les défis

Pour ce qui est des défis, le principal consiste à trouver la meilleure formule avec les capacités dont dispose le Cameroun et d’éviter le piège de l’excès de réformes. Dans cette équation, la répartition de la force de travail est une question prépondérante. Pour cela, il identifie quatre défis principaux que l’Afrique et les Africains doivent relever pour changer l’image de mendiant qui leur est associé. Il s’agit du déficit d’amour propre qui induit une forte dépendance face au regard extérieur, le déficit de savoirs et de connaissances et notamment l’incapacité à copier ce qui marche et à le répliquer, l’incapacité à résoudre les conflits en déployant des mécanismes endogènes appropriés, et le déficit de leadership. Pour cela et en termes de pré requis, il a appelé à réduire l’irrationnel, optimiser le choix des priorités, capitaliser le talent qui est, selon lui, « le Principal produit d’exportation », inculquer l’altruisme en chaque citoyen et la conscience d’un destin commun, et surtout l’attrait pour la connaissance, les idées et l’apprentissage

Laisser un commentaire

Top