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Un impact avéré sur le commerce du bois légal

D’après les professionnels du secteur, l’on a enregistré dans le pays une baisse de la commande extérieure et une hausse des ventes de ce produit sur le marché local.

Les effets de la Covid-19 sont visibles dans tous les secteurs d’activité. Dans le secteur forestier camerounais, le commerce du bois en particulier celui du bois légal, apris un sérieux coup. D’après les données publiées par Field Legality Advisory Group (Flag) lors de la deuxième édition du Forum Bois légal, la Covid-19 a entrainé une exigence en bois légal de 56% et une non exigence des essences conformes de 44%. Ce qui selon le cette organisation, est plutôt positif pour le secteur.

« La Covid-19 a eu des effets positifs, avec notamment l’exploitation des essences de promotion, et du fait de la pandémie, les commandes à l’extérieur ont chuté, l’on a également observé une valorisation du commerce légal », s’est réjoui Merlin Feudjeu, assistant technique à Flag, une organisation à vocation régionale créée en mai 2012 au Cameroun par un groupe d’experts (juristes et forestiers). Depuis bientôt une dizaine d’années, elle contribue à la mise en oeuvre du suivi indépendant des activités forestières en Afrique.

D’après cette organisation, les effets de la Covid-19 sur l’accès au bois légal sont perceptibles à travers : la baisse de la vente du bois légal au niveau des dépôts de bois ; la rareté du bois sur le marché ; la hausse des prix ; l’annulation des rendez-vous avec les entreprises industrielles pour la signature des contrats d’approvisionnement en bois légal ; la baisse des sessions de sensibilisation sur la légalité organisée par les Organisations de la société civile (OSC).

Plus spécifiquement, concernant le marché du sciage, les experts de Cifor qui ont mené une étude d’évaluation d’impact, affirment à leur tour que la Covid-19 a eu un impact négatif dans le marché domestique de bois en particulier et sur le secteur informel de manière générale. L’étude réalisée dans la ville de Yaoundé avec 17 responsables des parcs, 60 vendeurs/gestionnaires de dépôt et 31 acheteurs/consommateurs des sciages interrogés, a permis de constater que deux chauffeurs ont été infecté par la Covid dans les marchés de la capitale politique. « Bien que le gouvernement n’ait pas décrété un confinement total dans le pays, le ralentissement de l’activité économique a entrainé une perte importante de revenus dans ce secteur », fait savoir Edouard Essiane Mendoula, de Cifor.

Les raisons de cet impact négatif évoquées par les vendeurs sont : la fermeture des scieries à cause de la fermeture des frontières ; les taxes informelles ; le découragement des partenaires ; la peur de préfinancer ; la peur d’investir ; l’excès de pluies, pour ne citer que ces raisons. D’après Essiane Mendoula, « quand on parle de bois de brousse, la situation n’a réellement pas changé, la situation était la même, avant et pendant la Covid mais si ce sont les rebuts de scierie, le niveau d’activité a brutalement chuté pour s’arrêter avec l’arrêt du travail dans les usines industrielles ». Toutefois, l’étude a montré la nécessité d’accélérer la sécurisation des sources d’approvisionnement autonomes pour cette filière.

D’après Flag, le taux d’acteurs n’utilisant pas le bois légal au Cameroun se situe à 67%, mais ceux à la recherche du bois légal est évalué à 33% et ceux qui l’utilisent à 23%. « Tout porte à croire qu’il y a un certain engouement dans l’utilisation des essences réglementées », affirme Merlin Feudjeu.

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