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Un mécanisme de financement alternatif pour le secteur informel

La réalisation d’opérations pilotes est prévue pour le premier semestre de l’année 2022, selon le cabinet Finafrique, initiateur du projet.

Depuis plusieurs mois, un groupe de travail planche sur la conception d’un produit obligataire destiné de manière spécifique, aux activités du secteur informel et aux Très petites entreprises (TPE) de l’Afrique centrale et de l’Ouest. C’est du moins, ce qu’a annoncé dans un communiqué du 24 septembre 2021, le cabinet « Finafrique », spécialisé dans les études, la formation et le conseil.

Dénommé « Informal Bonds », ce concept novateur consiste à effectuer une émission obligataire adressée à un secteur spécifique à l’instar de l’agriculture, le transport urbain et bien d’autres. Cette opération est surtout garantie par trois parties prenantes que sont l’Etat à hauteur de 50%, les institutions de financement internationales (20%) et les bénéficiaires (environ 30%). Pour ce qui est du processus de l’Informal Bonds, « les garants de cette émission, que sont l’Etat et les institutions de financement, ont la charge de sélectionner une structure de microfinance crédible pour jouer le rôle d’émetteur. Celle-ci va ensuite sélectionner pour un secteur donné, des groupements ou coopératives ayant fait preuve de bonne gouvernance opérationnelle et financière. Car, ce sont ces derniers qui procèdent à la désignation au sein de leurs adhérents, des emprunteurs ou bénéficiaires désignés de cette opération », explique le cabinet initiateur de ce concept.

Toutefois, les flux financiers ne transitent pas par les groupements ou coopératives. « Le financement s’effectue directement de la microfinance (émetteur désigné) vers les emprunteurs (bénéficiaires désignés). Les groupements étant plutôt rémunérés pour leur rôle d’intermédiaires dans la répartition de ces financements et également pour leur rôle d’agents de recouvrement (aux côtés de la Microfinance émettrice) dans le cadre du suivi des remboursements », poursuit la structure. Afin d’avoir des tailles d’émissions plus importantes (multi-pays), très appréciées des grands investisseurs, une réflexion est menée sur la possibilité d’avoir également comme émetteur un Fctc (Fonds commun de titrisation de créances). Fctc qui contractualiserait ensuite avec les microfinances (préalablement sélectionnées) des différents pays concernés par l’émission.

Des institutions de finance associées

Le groupe de travail mis à contribution pour la réalisation de ce mécanisme est constitué notamment de Peter Zulu, représentant Afreximbank, Habiba Ben Barka de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), Fatoumata Sissoko-Sy de Proparco, Norbert Mensah de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), et Jean-Philippe Aithnard, représentant la Boad Titrisation. A ceux-ci s’ajoutent Hermann Traoré de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm), René Omgba Atangana de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), Franck Adjagba de l’African Guarantee Fund et Thomas Sales, représentant du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Font également parties de ce groupe de travail, des administrations publiques comme les ministères sectoriels, les banques publiques et les agences étatiques de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Cameroun. « Ces trois pays ont manifesté le souhait de participer à la réalisation d’opérations pilotes prévues au premier semestre de l’année 2022 », indique le cabinet « FinAfrique ». L’animation dudit groupe est faite par Fabrice Kom Tchuente, représentant le cabinet susmentionné par ailleurs initiateur du concept de « l’informal Bonds ».

L’appui des personnalités du monde de la finance

D’autre part, un conseil consultatif a été mis sur pied à cet effet. Il aura pour mission d’apporter une vision stratégique tout au long de la création de ce concept. Il regroupe des personnalités bien connues du monde de la finance internationale comme Jean Kacou Diagou, président-fondateur du groupe Nsia, Alex Holmes, président directeur général (PDG) de MoneyGram, Luuk Zonneveld, directeur général de Bio-Invest, une compagnie d’investissement belge orientée vers les pays en développement, Sunil Benimadhu, directeur général de la Stock Exchange of Mauritius (bourse mauricienne), et Diane Karusisi, directrice générale de la Bank of Kigali au Rwanda. Font également parties dudit conseil, Khalid Nasr, président Du Directoire de Bmce Capital, Alexandre Vilgrain, PDG du groupe Somdiaa, Samaila Zubairu, PDG d’Africa Finance Corporation et Isabelle Bebear, directrice des affaires internationales et européennes de la Banque publique d’investissement (BPI France). Ses travaux seront modérés par Franck Adjagba, directeur des opérations de l’African Guarantee Fund.

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