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Un observatoire pour réduire les pratiques anormales sur les corridors

Lancé le 11 novembre dernier à la faveur d’un atelier organisé à Yaoundé, cet outil permettra d’éliminer les entraves sur ces routes.

Les tracasseries sur les corridors en Afrique centrale ont atteint la côte d’alerte ces dernières années. Les plaintes des transporteurs routiers sont désormais récurrentes. Et pour faire face à cette situation, à la faveur du Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale, l’Union européenne (UE) et les pays de la Cemac ont procédé le 11 novembre 2021 au cours d’un atelier coprésidé par Charles Assamba Ongodo, directeur général de la Coopération et de l’intégration régionale au ministère de l’Économie (Minepat) et Philippe Van Damme, chef de délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun, au lancement de l’Observatoire régional des pratiques anormales sur les principaux corridors de l’Afrique centrale (OPA-AC).

De l’avis des experts, cet outil permettra d’éliminer les entraves généralement observées sur les corridors. « Il s’agit de réduire les entraves, éliminer complètement et améliorer la gouvernance sur ces corridors. Ceci entraine souvent des impacts au niveau de la circulation des personnes et des biens », a expliqué Charles Assamba Ongodo. Comme le précise la note d’information de la cellule d’appui à l’ordonnateur national du FED (Caon) dont LFA a obtenu copie, cet observatoire aura pour mission de : « collecter et d’analyser les données de transport permettant d’observer, d’analyser et de publier, à périodicité régulière (quatre ateliers nationaux et un atelier régional par an) et sur la base de critères définis, les pratiques anormales le long des corridors routiers, afin de sensibiliser les principaux acteurs et les décideurs, dans le but d’éliminer progressivement ces pratiques anormales », détaille la note d’information. Les corridors pilotes sont : Douala-Bangui (1431 km), Douala – N’Djamena (1844 km en liaison directe via Nguéli), et le corridor non conventionnel de Douala-Libreville (790 km) ajouté en 2016.

Selon le rapport N°00 de l’OPAAC présenté à cette occasion, les pratiques anormales recensées concernent la multiplication et fréquence des contrôles, les longues attentes aux frontières, les pertes de temps aux postes de contrôle, les paiements illicites lors de certains contrôles) et dont le volume « non négligeable », les coûts des contrôles très élevés, les véhicules dans un état défectueux et le mauvais traitement des conducteurs. « Nous savons tous que ceux qui ont voyagé sur ces corridors savent qu’il y a des entraves à la circulation des biens et des services. Nous savons tous ce que cela implique au niveau de l’Afrique centrale en particulier avec plusieurs pays enclavés », a indiqué le chef de délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun.

Autant de facteurs qui, selon les autorités, ont pour conséquence d’accroître les coûts des opérations de transport des pays de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad). Selon une étude publiée en 2014, sur la liaison Douala-N’Djaména, ces coûts atteignent 0,11 dollars par tonne-kilomètre, soit trois fois plus qu’au Brésil (0,035 Dollars) et cinq fois plus qu’au Pakistan (0,02). La principale conséquence de ces coûts élevés est notamment le renchérissement des produits d’importation et d’exportation, qui constitue un frein au commerce intra-régional et provoque une faible compétitivité des économies des pays de la sous-région.

REACTIONS

Charles Assamba Ongodo, dg de la coopération et de l’intégration régionale au Minepat
« Ces entraves ne favorisent pas l’éclosion de la sous-région »

Il s’agit de réduire les entraves et améliorer la gouvernance sur ces corridors. Ceci entraine souvent des impacts au niveau de la circulation des personnes et des biens, même au niveau de la zone de libre-échange. Ces entraves sont à l’origine de la baisse du développement de l’espace économique de la Cemac. Elles ne favorisent pas l’éclosion de la sous-région. Si ces entraves sont levées, on pourrait améliorer les échanges et la sous-région s’intégrerait davantage sur le plan économique.

Philippe Van Damme, chef de délégation de l’union européenne au Cameroun.
« Ces entraves génèrent des surcoûts importants »

Nous savons tous que ceux qui ont voyagé sur ces corridors savent qu’il y a des entraves à la circulation des biens et des services. Nous savons tous ce que cela implique au niveau de l’Afrique centrale en particulier avec plusieurs pays enclavés. Le transport routier fait partie intégrante du désenclavement et le développement économique de la région dans son ensemble. Tout ce qui entrave ce transport là génère des surcoûts très importants qui diminuent la compétitivité de la sous-région dans une économie. Donc, il devient important de comprendre le type d’entraves, le type de coût que ces entraves engendrent et comment apporter des solutions.

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