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Une offre diversifiée mais peu appréciée

De la transformation des fruits en boissons et en confiture à la conservation des aliments, les initiatives des petites unités locales ne cessent d’augmenter.

Un petit tour à la « Maison des artisans » sise au lieudit carrefour-Meec dans la capitale camerounaise ou à la boutique « Madika » (made in Cameroon Ndlr) dans la même ville ou à Douala, permet d’apprécier le génie local dans le domaine de l’agro-alimentaire. Des pains de plantain, de riz et de patate au gâteau de riz à la noix de coco ou à la farine de melon et de patate, sans oublier les saucissons de poissons, du pur chocolat issu des fèves de cacao locales, du jus de tomate, la liqueur de cacao, des jus d’ananas, de betteraves, carottes et le miel de Ngaoundal et bien d’autres, on a tout de suite envie d’en vider la boutique. Seulement, les prix ici, ne semblent pas abordables. Il faut par exemple débourser 3500 Fcfa pour 1 litre de miel susmentionné, le jus de tomate de la même quantité se vend à 1500 Fcfa contre 750 Fcfa l’unité, pour les différents jus ci-dessus mentionnés. Des prix jugés excessifs par les consommateurs, tandis que les producteurs les justifient par l’usage des procédés archaïques dans la fabrication desdits produits.

L’avantage de ces espaces est qu’ils permettent de mettre en vitrine le savoir-faire des petites unités de transformation locales, lesquelles ne sont toujours pas acceptées dans des grandes surfaces où certains de leurs produits, quand bien même ils sont acceptés, résistent très difficilement à ceux importés. Du moins, du point de vue de l’esthétique et même du rapport qualité-prix. La petite unité « Zesok, la maison des épices » y a trouvé une vitrine pour mettre en valeur ses spécialités telles que « le Nkui », la poudre de njansang, une épice locale, « les épices du taro », le « Bongo tchobi » etc. Grace Tomato y vend sa purée de tomate concentrée. L’entreprise « Floga » quant à elle, s’est spécialisée dans la production des boissons telles que le lait de soja fruité au corossol, le lait de soja aux oranges, la bouillie de maïs au soja ainsi que la poudre de cacao au gingembre. D’autres produits locaux à l’instar des « biscuits Kalé Ngon » se vendent déjà un peu partout dans les grandes métropoles. La foire internationale « Promote » de 2017 organisée par la Fondation Inter progress avait mis en scelle 85 entreprises locales opérant dans ce segment. A côtés de celles qui sont considérées comme des « majors » à l’instar de la Société de transformation industrielle du Cameroun (Soticam), spécialisée dans la production des jus de fruits naturels commercialisés sous la marque « Extra fresco », NT Foods, productrice des produits « Tanty », ou « OK Food » devenue célèbre grâce à ses biscuits « Rio », Saagro spécialisée dans la commercialisation des produits alimentaires précuits pour ne citer que celles-là, se trouvent des petites structures telles que Fruitscam dépositaire de la marque des jus de fruits naturels « Biodrink » disponibles dans certaines grandes surfaces, Fapam Industry ou encore Thot choco, ayant toutes les deux en commun, la production et la vente du chocolat, etc.

Malgré ce riche potentiel, le Cameroun a choisi l’option des importations au lieu de redéfinir son modèle économique en ayant recours aux solutions endogènes comme cela est prévue dans la politique de l’import-substitution, supposée être davantage implémentée au cours de l’année en cours, puisque contenue dans la loi de Finances votée par le parlement et promulguée par le président de la République.

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