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Vers une hausse du coût de production du cacao

Il est désormais avéré que la guerre qui oppose depuis le mois dernier la Russie à Ukraine, a un impact significatif sur l’économie mondiale, et particulièrement dans les échanges commerciaux internationaux. Considéré comme une importante source de revenus dans plusieurs pays d’Afrique à l’instar de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, mais également du Ghana, du Cameroun ou encore du Nigeria, le cacao devrait lui aussi subir les dégâts de ce conflit fratricide qui divise désormais la planète.

En effet, l’Organisation internationale du cacao (Icco) tire déjà la sonnette d’alarme quant aux risques de production de cette matière première au cours de cette saison. Dans son rapport mensuel de février dernier sur le marché du cacao publié le 18 mars, le cartel dont l’un des objectifs est de favoriser le développement durable de ce produit et accroître ses avantages pour toutes les parties prenantes sur ce marché (producteurs et consommateurs), révèle de nombreuses perturbations dans divers aspects liés à la production.

Le premier aspect fortement impacté est lié à la disponibilité des engrais qui sont essentiels à la production du cacao, à travers les nutriments qu’ils lui apportent pour son développement. Car faut-il le rappeler, le gouvernement russe dont le pays était encore en 2021 le premier exportateur d’engrais azotés et le deuxième fournisseur d’engrais potassiques et phosphorés au monde, a recommandé il y a une dizaine de jours à ses producteurs d’engrais de suspendre leurs exportations.

D’ailleurs, les sanctions économiques prises auparavant par les Nations occidentales et les Etats Unis à l’encontre de la Russie contribuaient déjà à envenimer cette situation. De nombreux pays interdisent aux navires russes d’entrer ou de traverser leur territoire. Par conséquent, prévient l’Icco, « le commerce des engrais sera affecté car les sanctions imposées à la Fédération de Russie et au Bélarus, telles que les restrictions bancaires, entraveraient le paiement des ventes d’engrais. Ainsi, si cette situation persiste, les petits producteurs de cacao qui sont déjà aux prises avec des prix élevés des engrais ne pourront pas se les permettre ».

Cette tournure des choses devrait alors concourir à alourdir le coût de production dans les pays producteurs, puisque les engrais jouent un rôle essentiel dans la production du cacao. « La plupart des cacaoyers des pays producteurs sont vieux et les nutriments du sol de nombreuses plantations de cacao sont épuisés, de sorte que la dépendance aux engrais pour le développement des cultures est une exigence », souligne encore l’Icco. Le pire c’est que le cacao pourrait ne pas être le seul produit agricole dont la production sera impactée par la faible disponibilité des engrais.

Il faut rappeler que les projections mondiales en termes de production cacaoyère n’étaient déjà pas bonnes pour cette année. Dans un communiqué publié le 28 février dernier, l’Icco indiquait en effet qu’un volume de 181 000 tonnes de fèves devrait manquer durant saison, alors qu’on avait enregistré un surplus d’environ 215.000 tonnes en 2020/2021. L’organisation mettait alors en cause les conditions de sécheresse en Afrique de l’Ouest.

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