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TRANSITION POLITIQUE : Chronique d’une arrivée inattendue des militaires au pouvoir

Le Ctri avec à sa tête le général Oligui Nguema, a justifié sa prise de pouvoir par le souci d’éviter le déclenchement d’une violente contestation populaire et une répression tout aussi brutale au terme de la publication des résultats de l’élection présidentielle qui donnait vainqueur, Ali Bongo.

Une nouvelle page de l’histoire du Gabon s’est ouverte le 30 août 2023. En effet, dans un contexte post-électoral tendu où Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, venait d’être proclamé vainqueur de l’élection présidentielle organisée quatre jours plus tôt avec 64,27% des suffrages en sa faveur, contre 30,77% des voix pour son principal rival, Albert Ondo Ossa, selon les chiffres rendus publics quelques minutes auparavant par le président du Centre gabonais des élections (CGE), une dizaine de militaires font irruption sur la chaine de télévision publique Gabon 24. Alors que les affidés du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG)s’apprêtent à descendre dans la rue pour célébrer la victoire de leur candidat, les hommes armés proclament la dissolution de «toutes les institutions de la République » à travers un coup d’Etat.

Réunis au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (Ctri) avec à sa tête le général Brice Clotaire Oligui Nguema, ces soldats, issus de différents corps de l’armée gabonaise annoncent également « la fin du régime ». Face au spectre des violences post-électorales de la présidentielle de 2016 qui rôdait déjà dans le pays, l’opération baptisé « Coup de liberté» permettra d’éviter le déclenchement d’une violente contestation populaire et une répression tout aussi brutale, menaçant de chaos et de guerre civile le Gabon, à la suite de la publication des résultats de l’élection présidentielle. Dans son allocution prononcée lors de sa prestation de serment le 4septembre 2023, le nouvel homme fort du Gabon va d’ailleurs revenir sur les raisons ayant conduit à la mise à l’écart d’Ali Bongo. « …Les Forces de Défense et de Sécurité de notre pays ont pris leurs responsabilités en refusant le coup d’état électoral qui venait d’être annoncé par le Centre gabonais des élections à la suite d’un processus électoral outrageusement biaisé (…) L’armée républicaine s’est inscrite dans le refus de cautionner une forfaiture qui aurait, une fois de trop, coûté la vie à de nombreux citoyens. Le peuple demande tout simplement que ses droits soient, garantis à travers des institutions fonctionnelles », déclarait alors Oligui Nguema.

Dans la foulée, le nouveau chef d’Etat va prendre l’engagement solennel de doter son pays d’institutions fortes, démocratiques et crédibles. Il va en outre repréciser sa volonté de remettre le pouvoir aux civils au terme de la transition avec l’apport de tous les Gabonais et des partenaires au développement, à travers l’organisation de nouvelles élections libres, transparentes et crédibles dans la paix.

C’est dans ce sens qu’un «Memorandum sur la transition gabonaise » sera publié le 19 septembre 2023. Il va ainsi révéler les principales missions de la transition à savoir : la refondation de l’État et de ses institutions pour renforcer l’État de droit et la démocratie ; la protection de l’intégrité du territoire et de la sécurité des citoyens; la mise en œuvre de réformes politiques, économiques, culturelles, administratives et électorales ; la promotion des droits humains et des libertés ; l’instauration d’une culture de bonne gouvernance ; l’élaboration d’une nouvelle Constitution par référendum, et l’organisation d’élections libres et transparentes.

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