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Soudan : Exemple de ces conflits armés qui plombent le développement de l’Afrique

Le Soudan traverse depuis pratiquement six mois, l’un des pires moments de son histoire au niveau sécuritaire. Et si rien n’est fait, le monde pourrait vivre une de ses plus ignobles tragédies sur le plan humanitaire.

Soucieux du drame engendré par le conflit armé qui se déroule en terre africaine, notamment au Soudan, l’Organisation des nations unies (ONU), à travers son chef des droits de l’homme, a fait une sortie en fin septembre dernier pour mettre en garde les différents protagonistes contre de graves violations des droits humains à El Fasher, une métropole de deux millions d’habitants. « En raison d’attaques ciblées contre des installations médicales, les civils se sont également vu refuser l’accès aux soins de santé d’urgence et les approvisionnements en nourriture sont extrêmement limités. L’expérience passée nous a appris que si El Fasher tombe, il existe un risque élevé de violations et d’abus ethniques ciblés, notamment d’exécutions sommaires et de violences sexuelles, de la part des FSR et des milices alliées », a averti Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

En effet, les deux factions militaires rivales qui s’opposent actuellement sont dirigées par les deux hommes à l’origine du putsch d’octobre 2021. D’un côté, les Forces armées soudanaises (SAF) avec à leur tête le général Abdel Fattah al-Burhan au pouvoir après le putsch, et de l’autre les Forces de soutien rapide (RSF) du général Mohammed Hamdan Daglo. Selon un récent briefing de sécurité sur les opérations militaires, les SAF ont lancé le 26 septembre 2024, un assaut terrestre majeur, appuyé par des frappes aériennes, ce qui a constitué l’avancée la plus importante et la plus étendue jamais réalisée. Même si gouvernement, sous l’impulsions du président du Conseil de souveraineté Abdel Fattah al-Burhan, a réitéré ses engagements à soutenir l’activité humanitaire et à faciliter la circulation des travailleurs humanitaires en délivrant des visas et des permis de mouvement, mais aussi en facilitant la distribution de l’aide humanitaire aux États confrontés à la guerre, aux inondations et aux pluies, la situation reste très critique dans l’ensemble.

D’ailleurs, en septembre dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé un bilan d’au moins 20.000 morts depuis le début du conflit, tandis que certaines estimations vont jusqu’à 150.000 victimes, selon l’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello. A côté, plus de 10 millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l’étranger, soit un Soudanais sur cinq.

Lors de son passage à la tribune de l’ONU et face aux interrogations du président américain Joe Biden, Abdel Fattah al-Burhan a en outre ainsi souligné la détermination de son gouvernement à éliminer les souffrances de ses citoyens et à déployer des efforts visant à mettre fin au conflit actuel de manière à jeter les bases d’une paix durable. Non sans demander à la communauté internationale de condamner d’une part ces crimes odieux, et à demander d’autre part des comptes aux pays qui continuent de soutenir et de permettre le comportement destructeur des milices. Tout compte fait, ce conflit au Soudan à l’instar de tous les autres recensés dans plusieurs pays d’Afrique, ne sont pas de nature à aider le continent dans ses ambitions de croissance. En plus de freiner le développement, ces guerres sont des obstacles à l’intégration qui est au cœur des échanges commerciaux.

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