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Les incertitudes planent sur le budget 2024

La fin du programme avec le FMI qui induit la baisse des appuis budgétaires, la dépréciation du dollar et l’instabilité du marché du pétrole, sont autant de menaces qui pèsent sur les perspectives économiques de l’Etat.

Après la présentation aux élus du peuple le document de programmation économique et budgétaire de l’Etat, le ministre des Finances Louis (Minfi) Paul Motaze, a procédé le 13 juillet 2023, au lancement des activités de préparation du budget 2024. Comme l’a rappelé l’argentier camerounais devant une bonne brochette de membres du gouvernement et les partenaires techniques et financier présents, la préparation du budget 2024 se déroule dans un contexte de fortes incertitudes au plan national marqué par la reprise économique amorcée et sur le plan international, par les effets du conflit russo-ukrainien. Compte tenu de ces facteurs, « les perspectives ne sont guère reluisantes, en considération de l’absence de visibilité sur l’issue du conflit en Ukraine. Des conséquences de la dépréciation du dollar et de l’instabilité du marché du pétrole. Les incertitudes qui pèsent ainsi sur l’économie mondiale invitent à la prudence quant à la prévision d’une hausse substantielle du niveau de ressources propres en 2024 », s’inquiète Louis Paul Motaze. Pour cela, « nous devons de préparer un budget 2024 qui garantit une force de mobilisation des ressources internes et traduit un choix judicieux de la dépense publique », a indiqué le Minfi. Et pour y parvenir, « les services d’assiette devront veiller à mettre en place une administration dynamique, ingénieuse et moderne, reposant sur une organisation appropriée, une utilisation plus large des nouvelles technologies et un personnel compétent, dévoué et motivé », a recommandé Louis Paul Motaze.

En matière de programmation, seuls les projets bien maturés pourront être inscrits au budget 2024. « Il faut que tout le monde s’entende sur le fait que, il n’est pas efficace de lancer de nouveaux projets d’investissement si les anciens projets ne sont pas achevés. C’est un problème d’efficacité, un problème de discipline et nous avons demandé à tous ces administrations de prendre acte du fait que les nouveaux investissements, projets ne devraient être lancés que si les anciens sont terminés », a prescrit le ministre des Finances.

Selon le Minfi, avec une projection de 6472,4 milliards de Fcfa en 2024, le gouvernement entend poursuivre la mise en place des grands projets en vue du renforcement de l’appareil productif, la maintenance et l’entretien des ouvrages publics pour améliorer leurs fonctionnalités, la poursuite de la politique de l’import-substitution pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur tout en renforçant sa résilience face aux chocs externes. Bien plus, il entend également poursuivre la reconstruction et le développement des régions anglophones du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrème-nord, la mise en œuvre de la Couverture santé universelle (CSU) , le maintien de la veille sécuritaire sur toute l’étendue du territoire national, la réduction de la dette intérieure et la mise en œuvre des réformes structurels visant à maintenir le Cameroun sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035, notamment par la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND30).

Il convient de rappeler que cet atelier était un moment d’échanges et de renforcement des capacités des acteurs du processus de la préparation du Budget de l’Etat, sur les priorités du gouvernement, les contraintes et les défis majeurs que les administrations devront prendre en compte dans l’élaboration de leurs budgets respectifs.

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Louis Paul Motaze, ministre des Finances
« Nous devons être extrêmement disciplinés en ce qui concerne les dépenses »

S’agissant du budget 2024, les premières orientations que j’ai donné, c’est de rappeler aux différents participants (administrations) qu’il y’a une crise financière, une crise économique internationale qui est là, prégnante, qu’on ne peut pas ignorer et qui aura forcément les répercussions sur nos ressources. A noter également que c’est important, c’est vrai que nous n’en sommes pas encore là. Faut-il le rappeler, nous sommes encore sous-programme avec le FMI et ce programme que nous exécutons s’achève en 2024. En juin 2024, quelles seront les orientations qui seront données par les autorités, la hiérarchie, nous ne savons pas encore. Mais selon qu’on continuera ou non, cela aura des conséquences sur les ressources attendues, notamment ce que l’on appelle les appuis budgétaires et cela doit être prise en compte. Et là il s’agit des recettes. Si effectivement alors, il y’a des implications sur les recettes, il est évident que nous devons être extrêmement disciplinés en ce qui concerne les dé- penses, parce que les recettes ne peuvent pas connaître des baisses et en même temps on a des dépenses qui ne font que progresser, notamment le budget de fonctionnement. Le chef de l’État a signé une ordonnance en juin qui a réduit à la baisse le budget d’investissement public. Il est clair que, une inflexion doit être faite dans le budget 2024, pour que le BIP reprenne une courbe ascendante. Parce que, faut-il le dire ce sont les investissements d’aujourd’hui qui font la richesse de demain. Donc également, c’est une orientation que nous avons donné et pour que les dépenses d’investissement soient efficaces, il faut que tout le monde s’entende sur le fait que, il n’est pas efficace de lancer de nouveaux projets d’investissement si les anciens projets ne sont pas achevés. C’est un problème d’efficacité, un problème de discipline et nous avons demandé à tous ces administrations de prendre acte du fait que les nouveaux investissements, projets ne devraient être lancés que si les anciens sont terminés. Si on a déjà bien maturé ces projets pour qu’ils soient inscrits dans le budget 2024.

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