Les marchés publics sont un maillon important de l’activité économique dans le monde. En Afrique comme partout ailleurs, outre la place prépondérante qu’ils occupent dans la fourniture de biens et de services publics, ils jouent un rôle crucial dans le développement des Etats à travers la création des possibilités d’emploi et d’activité commerciale pour les entreprises, tout en alimentant les échanges nationaux et internationaux. Ils sont également pertinents pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, en particulier l’ODD 12 intitulé : « Établir des modes de consommation et de production durables ».
Dans un contexte où de plus en plus de gouvernements africains cherchent à mettre en œuvre des solutions d’e-Procurement pour relever certains des défis associés aux marchés publics, un groupe de 14 Banques multilatérales de développement (BMD) a lancé la semaine dernière un outil commun pour évaluer les systèmes nationaux de passation électronique des marchés publics (eGP). Spécialement conçu pour l’examen des marchés de biens, travaux ou services financés par ces institutions financières au moyen de systèmes e-GP, il vise à déterminer si ces systèmes répondent aux exigences minimales fixées par elles pour leur utilisation efficace. «Cet outil d’évaluation procède à un examen approfondi des politiques, procédures et pratiques de passation des marchés pour s’assurer de leur conformité. Il permet aux BMD d’évaluer dans quelle mesure les systèmes eGP remplissent les critères nécessaires ou si des mesures supplémentaires s’imposent. Pour les initiatives de réforme plus larges, cet outil est idéalement complété par le module supplémentaire e-GP du MAP », précise la Banque africaine de développement sur son site.
A l’heure où l’on appelle davantage à plus de transparence, de crédibilité et d’efficacité dans les processus de passation de marchés, la passation électronique des marchés publics s’avère plus qu’indispensable pour le développement des Etats africains. Elle désigne en fait une forme de passation de marchés dans laquelle toutes les procédures effectuées sur support papier sont remplacées ou redéfinies grâce à l’intégration de technologies numériques.
En effet, outre la transparence qui s’avère être un point crucial, l’adoption de la passation électronique des marchés publics présente plusieurs autres avantages. Il s’agit entre autres de l’intégrité qui facilitent l’accès aux marchés publics et améliorent la transparence des procédures ainsi que la responsabilité des agents chargés de la passation des marchés. Tout cela contribue à atténuer les risques de corruption. A côté, la digitalisation de ces systèmes améliore l’accès aux AOs et renforcent la concurrence. Et en même temps, les systèmes de passation électronique viennent améliorer l’efficacité des marchés publics dans la réalisation des objectifs politiques complémentaires.