Son représentant résident dans le pays l’a indiqué le 11 juillet dernier à Libreville, lors de la présentation du rapport sur les « Perspectives économiques régionales » d’avril 2023 de l’institution de Bretton Woods.
Le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) Gomez Agou, a presenté le 11 juillet 2023 à Libreville, le rapport sur les « Perspectives économiques régionales » d’avril 2023 pour l’Afrique subsaharienne de l’institution financière internationale axé sur la grande pénurie de financement. Ainsi, pour faire face à ce déficit, le FMI a recommandé à cette occasion au Gabon au même titre qu’à tous les autres pays de la région, de mobiliser davantage de ressources en renforçant la pression fiscale notamment. «Le taux de pression fiscale au Gabon est relativement faible. Il faut aujourd’hui, que le pays puisse renforcer ses capacités à mobiliser l’impôt au niveau interne, à dépenser sur des besoins essentiels et à investir davantage sur les populations et l’investissement », a déclaré Gomez Agou. Face à cette situation, le pays pourrait donc être appelé à augmenter ses impôts comme le recommande l’institution de Bretton Woods. « Le FMI demande qu’on augmente notre pression fiscale, c’est-à-dire augmenter notre capacité à lever l’impôt. Sauf qu’au quartier, augmenter l’impôt se comprend comme une augmentation des prix. Donc, il faut en même temps mettre les mesures pour lutter contre l’inflation. C’est dans ce sens qu’il y a eu les assises sur la vie chère. Donc, l’Etat doit en même temps concilier l’augmentation des impôts si jamais ça arrivait, mais, également, maîtriser l’inflation », a expliqué Bertrant Jolliang Angone, directeur de la préparation et de la programmation budgétaire au ministère du Budget, dans les colonnes du site Le Nouveau Gabon.
En même temps, confronté à la rareté des prêts et à leurs coûts de plus en plus élevés, il est désormais urgent pour le Gabon de renforcer sa capacité de mobilisation des ressources. D’ailleurs, à l’instar des autres pays d’Afrique subsaharienne, la nation fait face à un tarissement de l’aide au développement et à l’accès de plus en plus restreint aux financements privés. « Les pays européens par exemple qui avaient l’habitude de faire des prêts aux pays africains font face à un certain nombre de difficultés économiques et donc, ils ont commencé à réduire les prêts ou l’aide publique au développement qu’ils font à l’endroit des pays africains (…) En 2022, le Gabon n’a pas émis d’Eurobonds parce que les financements sont devenus rares et sont chers. Pourtant, le pays avait l’habitude de se rendre sur le marché. En 2023, je ne pense pas que le Gabon entend émettre des Eurobonds sur le marché», explique M. Agou. Le Gabon se doit donc désormais de consacrer davantage de ressources aux dépenses d’investissement qu’aux dépenses de fonctionnement. Surtout que dans le contexte actuel, la croissance économique de la région devrait descendre à 3,6% en 2023.