Il a été formulé les 11 et 12 novembre 2024 au cours d’un échange entre le Secrétaire général de Commission bancaire d’Afrique centrale et les promoteurs de ces établissements.
En Afrique et plus particulièrement en zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), les établissements de microfinance occupent une place importante dans l’économie. Cependant, leur rôle dans la promotion de l’inclusion financière est également jonché de nombreux défis. Pour surmonter cela, les Etats de la Cemac et les institutions faîtières ont mis en place des dispositions visant à solidifier le secteur de la microfinance et le rendre plus transparente et efficace.
En 2017, une nouvelle réglementation a été mise en place pour suppléer à celle de 2002 qui avait pour but d’améliorer la gouvernance et la gestion des risques des établissements de microfinance (EMF). Ce nouveau cadre introduit plusieurs éléments clés tels que les procédures d’agréments et de communication, une réorganisation des catégories d’EMF, une harmonisation des formes juridiques avec les normes de l’Ohada, un ajustement du capital social minimum et un nouveau cadre de gestion des EMF en difficultés.
Toutefois, au niveau de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), il a été donné de constater que depuis la mise en place de cette nouvelle réglementation, les EMF ont du mal à s’adapter. Ce qui a à nouveau incité le régulateur à organiser une rencontre avec ces institutions financières. C’est ainsi que du 11 au 12 novembre 2024, à Douala, le Secrétaire général de la Cobac Marcel Ondele s’est entretenu avec les EMF de la Cemac. Ces deux jours de travaux étaient consacrés à des discussions sur l’état de mise en œuvre et les difficultés que les EMF rencontrent dans la mise en œuvre du corpus réglementaire de 2017 qui s’applique à eux, ainsi que du nouveau dispositif de reporting réglementaire Sesame 4.0 en cours d’implémentation.
Cette rencontre a ainsi donné l’opportunité aux responsables d’EMF de s’exprimer sur ces deux principaux points et de s’étendre sur les difficultés qu’ils rencontrent. « L’occasion nous a été donnée d’exprimer nos besoins, nos préoccupations et de faire des suggestions, nous pensons que le recueil de toutes ces suggestions sera de nature à améliorer le texte en projet. Nous avons fait plusieurs observations que je ne peux entièrement citer ici, mais visant à améliorer les conditions des EMF dans la Cemac », relève Nicolas Kamdem, Directeur général adjoint de la CEC Cameroun S.A.
Au cours des échanges avec les EMF, la Cobac a noté plusieurs préoccupations dont : le sort réservé aux EMF qui demeurent dans la première catégorie indépendante ; le plafonnement de crédit accordé ; l’agrément unique des dirigeants et des commissaires aux comptes ; la nécessité de mettre à jour le plan comptable des EMF pour tenir compte des opérations ; le mode de facturation de l’assistance technique et les modalités de calcul des fonds propres et du rapport de liquidité, pour ne citer que ceux-ci.
Certains éléments de réponses ont été apportés aux préoccupations formulées par les EMF. Et la Cobac a pris note de toutes les observations pour une mise en œuvre efficace de la réglementation en vigueur. « Nous apprécions beaucoup que pendant ces deux jours, la Cobac soit venue s’entretenir avec nous dans le cadre du projet de modification du Corpus réglementaire, cette démarche a visé à recueillir au niveau des acteurs opérationnels que nous sommes, nos avis sur les projets envisagés et nous pensons que pendant ces deux jours d’échange, la Cobac a enregistré beaucoup de suggestion, qui vont leur permettre sortir un texte définitif et qu’il soit de même à impulser davantage le secteur d’activité de la microfinance », s’est exprimé un autre responsable d’EMF.
Pour le Secrétaire général de la Cobac, « dans un monde en perpétuel évolution, la capacité à collecter, traiter et analyser les données est devenu indispensable, cet outil permettra à l’institution bancaire de prendre les décisions éclairées tout en garantissant la transparence des EMF ».