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Référendum constitutionnel : La campagne électorale bat son plein au Gabon

Les partisans du OUI et du NON sont sur le terrain pour tenter de convaincre les populations avec divers arguments afin qu’elles aillent voter en leur faveur lors du scrutin prévu le 16 novembre 2024.

Le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, a procédé le 6 novembre 2024 à Libreville, au lancement officiel de la campagne pour le référendum constitutionnel prévu le 16 novembre prochain, en vue de l’adoption d’un nouveau projet de Constitution dans le pays. Déjà la veille, le président Brice Clotaire Oligui Nguema avait fait un discours dans lequel il a insisté sur la nécessité d’éviter l’abstention, non sans souligner que « chaque vote est essentiel pour construire l’avenir du Gabon ». Tout en garantissant un scrutin pacifique et transparent, avec des instructions claires données aux forces de sécurité pour assurer la protection de tous les citoyens, quelles que soient leurs opinions, le chef de l’Etat gabonais a également encouragé un dialogue constructif, sans invectives ni divisions, afin de promouvoir une campagne électorale paisible.

Ainsi, depuis lors, les différents acteurs, qu’ils soient en faveur du « OUI » ou du « NON », sont descendus sur le terrain dans le but de sensibiliser les populations sur l’ensemble du territoire national.

Les autorités de transition en faveur du OUI

En sa qualité de coordonnateur national de la campagne référendaire pour le « OUI », Raymond Ndong Sima a naturellement appelé le 9 novembre dernier les populations de Makokou, capitale provinciale de l’Ogooué-Ivindo (nord-est), à voter pour le « OUI », afin que cette loi fondamentale qui doit régir le fonctionnement du pays rentre en vigueur. « Le consensus est nécessaire pour ce vivre ensemble. En 2023, la Constitution a été modifiée à deux reprises en mai et juillet à quelques semaines des élections générales. Depuis le mois de septembre 2023, on a appelé les uns et les autres à contribuer et à dire ce qui ne va pas (…) il faut à un moment donné choisir de sortir de cette situation transitoire », a fait savoir le chef du gouvernement.

Dans la commune d’Akanda, le vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition François Ondo Obiang, accompagné de plusieurs personnalités dont les ministres Camélia Ntoutoume-Leclercq et Pascale Ogowe Siffon, a pour sa part invité les populations à approuver le projet de nouvelles constitution. « Allez voter OUI pour le Gabon. Allez voter OUI pour construire le Gabon rêvé par nos pères fondateurs », a déclaré le parlementaire. Et pour justifier son choix, ce dernier a d’ailleurs évoqué entre autres arguments : la possibilité d’alternance avec la limitation des mandats présidentiels ; une meilleure place accordée à la  coutume ; la sacralisation du mariage comme l’union entre personnes de sexes opposés…

De même, le président de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), Jean Ping, a donné le 11 novembre sa page Facebook, son appréciation sur le texte de loi en exhortant également les Gabonais à voter OUI au projet de Constitution. « J’exhorte les Gabonais à dire OUI à ce texte. D’abord, parce que ce sont eux-mêmes qui l’ont écrit et que jamais autant de Gabonais n’avaient participé à la rédaction de notre Constitution », a fait savoir l’ancien candidat à la présidentielle. Pour lui, l’adoption du projet de Constitution par les Gabonais est un premier pas vers le changement et vers la félicité promise aux Gabonais dans l’hymne national, écrit au moment où le pays accédait à l’indépendance.

Même son de cloche au sein du Parti démocratique gabonais (PDG, ancien parti au pouvoir), où la Secrétaire général Angélique Ngoma, a, dans une communication publié le 8 novembre 2024, appelé tous les militants à battre une campagne de proximité sur toute l’étendue du territoire afin de convaincre les indécis à voter pour le OUI au référendum constitutionnel.

Les partisans du NON dévoilent leurs arguments

En face du OUI, les partisans du NON, et particulièrement ceux du « Front du NON objectif », se sont exprimé le 10 novembre à Libreville au cours d’une conférence de presse pour rappeler les raisons de leur rejet du projet de Constitution. A cet effet, son président Jean-Rémy Yama, par ailleurs sénateur de la Transition, a lu la déclaration commune du Front pour justifier ce choix. « Dans le présent projet de Constitution, il y a une indépendance organique des trois pouvoirs constitutionnels, mais aucune indépendance formelle. Le Parlement peut se faire dissoudre par le Président de la République, lequel peut par ailleurs, contester et contourner les lois du Parlement. Le même président de la République commande le pouvoir judiciaire, tant il peut nommer cinq juges sur neuf à la Cour constitutionnel. Le chef de l’Etat peut aussi nommer sept magistrats sur 13 à la Haute Cour de justice. Après analyse, on peut conclure que ce projet de loi ne consacre pas un régime présidentiel qui se caractérise par la prééminence du président de la République et la séparation des trois pouvoirs, mais consacre plutôt un régime présidentialiste qui se traduit par la concentration des pouvoirs (…) Pour sauver le Gabon, nous disons non à un tel modèle qui pourrait ouvrir la voie à des abus de pouvoir », a-t-il déclaré.

Idem pour le Mouvement de redressement national (Morena) qui lors d’une déclaration de presse, a appelé le 9 novembre à Libreville, les populations gabonaises à voter pour le NON. « Le Morena prône depuis toujours pour une séparation des pouvoirs, gage d’une véritable démocratie. Le mandat de sept ans est long. Aucune démocratie au monde ne fonctionne aujourd’hui avec un si long mandat. Il est judicieux de revenir à cinq ans renouvelables une seule fois. Après avoir fait un toilettage sérieux, le Morena vous invite à un sursaut patriotique dépassant toutes formes de Kounabelisme, en votant NON au projet de Constitution », a déclaré Thierry Ondo Assoumou, président du Mouvement. Ce dernier invite également le peuple gabonais, à l’abstention, à défaut de ne pas se rendre dans les bureaux de vote.

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