La rencontre organisée cette semaine à Douala a donné l’occasion de comprendre l’importance du développement de cette culture.
« La spéculation Manioc possède non seulement une variété de mets culinaires, mais aussi un potentiel économique énorme qui peut sortir le monde rural de la pauvreté ». Tels sont les propos de Yvette Doume épouse Banlog, présidente de l’Association femme, action et développement au Cameroun (Fadec). Elle s’exprimait ainsil e 11 novembre 2024 lors du lancement de la 1ere édition du Festival international du Manioc, dénommé « All Kassava » à Douala.
Au cours de cette rencontre, la président du Fadec a interpellé les agriculteurs, les assureurs, les institutions financières, les chercheurs, l’agence des normes, les communautés territoriales décentralisées et autres sur la nécessité de promouvoir la culture du manioc.
Un message fort soutenu par ministre de l’Agriculture et du développement rural (Minader). « La pertinence de la problématique soulevée à travers cet évènement est pour moi un réel motif d’interpellation de toutes les parties prenantes au développement de l’agriculture en général et de la filière Manioc en particulier », a soutenu Gabriel Mbairobe. Et le membre du gouvernement de rappeler que la Stratégie nationale de développement 2020- 2030 (SND 30) a identifié l’agriculture comme l’un des piliers principaux de la transformation structurelle de notre économie. Cette transformation passe par le développement des activités de production, de transformation et de commercialisation de nos différents produits agricoles et pastoraux dans la perspective de créer de la richesse et des emplois.
Le Manioc considéré comme une véritable mine d’or constitue selon le Minader, une source importante de calories peu onéreuse dans l’alimentation humaine et du bétail, il est également une source majeure d’amidon utilisé dans l’industrie pharmaceutique, textile et brassicole, et ses feuilles offrent également des applications dans les industries cosmétiques et pharmaceutiques.
Au Cameroun, le manioc est consommé sous différentes formes dans les dix régions et fait l’objet d’échanges avec les pays de la sous-région. Cet aliment a une place primordiale dans l’échelle des féculents à travers son rôle économique ; la grande variété de ses produits dérivés (tubercules, fufu, gari, cossettes, bâtons, feuilles, amidon, pâtisserie, etc…) ; et le niveau élevé de la demande : 80% de la population consomme au moins l’un des principaux produits dérivés du Manioc.
Le manioc représente une part substantielle du PIB agricole au Cameroun. Selon les statistiques du ministère de l’Agriculture et du développement rural en 2020, la production de cet aliment était estimée à environ 5,7 millions de tonnes, contribuant ainsi à hauteur de 350 milliards de Fcfa au PIB agricole. Ces chiffres montrent que le Manioc est non seulement une culture de base essentielle pour la sécurité alimentaire, mais aussi un contributeur majeur à l’économie agricole et nationale. La Stratégie de développement du secteur rural couplée au Plan national d’investissement Agricole (SDSR/PNIA 2020-2030) projette une production de 7 500 000 tonnes en 2025 et 10 000 000 tonnes en 2030 avec un accroissement de rendement à l’hectare devant atteindre 18 Tonnes/hectare en 2025 et 20 Tonnes/hectare en 2030.