C’est l’une des résolutions prises lors de la deuxième réunion de concertation entre les acteurs du secteur et le ministre des Travaux publics tenue le 11 novembre 2024 à Yaoundé.
En attendant l’élaboration du guide du dimensionnement de la chaussée, le ministère des Travaux publics (Mintp) a déjà un début de solution dans la réduction des coûts sur la construction des infrastructures routières. Au cours de la deuxième séance de concertation tenue le 11 novembre 2024 entre le maître d’ouvrage et les acteurs de la chaine des BTP, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a proposé le recours aux matériaux locaux dans le dimensionnement des chaussées pour réduire les coûts des travaux. Au cours de cette concertation, le Directeur général (DG) du Labogenie a mis à la disposition du maître d’ouvrage, la cartographie existante des matériaux locaux du réseau Ouest (régions de l’Ouest, du Sud-ouest, du Nord-Ouest et du Littoral), issue des travaux Mintp-Labogenie. Ce début de solution est une étape importante dans le dimensionnement des chaussées qui consiste à déterminer la nature et l’épaisseur des couches qui la constituent, afin qu’elle puisse résister aux diverses agressions auxquelles elle sera soumise tout au long de sa vie.
Le président de l’Association professionnelle des ingénieurs Conseils et sociétés d’ingénierie du Cameroun (Apiccam), Françis Happi, a quant à lui estimé que ce point est un préalable à prendre en compte dans l’exécution des travaux routiers.
Il convient de préciser que le Mintp a lancé il y a plusieurs mois une réflexion autour du dimensionnement des chaussées. Il s’agissait de la première du genre, avec pour objectif de proposer des solutions adéquates, devant aboutir à minimiser les coûts de construction/d’entretien tout en alliant la durabilité des infrastructures routières existantes. Il est en effet établi que la structure de chaussée représente près de 25 à 40% du coût des travaux de bitumage d’une route, et peut aller jusqu’à plus de 70% pour certains travaux de réhabilitation routière. La composition des couches de chaussée et leurs dimensions constituent de ce fait un élément important dans l’optimisation du coût de construction routière. Les problématiques abordées par les acteurs convergent toutes vers un objectif commun et prolonger la durée de vie des infrastructures existantes. Il s’est donc agi pour le maître d’ouvrage, de recueillir les propositions de tous les membres, au moyen de la conjugaison des expériences et des intelligences.
Le réseau routier camerounais est insuffisant. Néanmoins, les routes existantes sont confrontées à une faible durée de vie. Une étude menée à Douala au lieu-dit Bonabéri (du carrefour Bonassama à Sodiko), en vue de déterminer les caractéristiques physiques du sol et de montrer leurs influences sur la durabilité du corps de chaussée des axes routiers, a permis de prélever les échantillons de sol (05) pour des analyses et à effectuer l’essai de Porchet afin de déterminer la perméabilité de ce dernier. Apres observations sur les deux axes routiers, il ressort la présence de 12 points dégradés dont 11 pour la nouvelle route et un pour l’ancienne. Après le calcul des pourcentages en eau, les résultats montrent que les échantillons de sol contiennent 25% pour la teneur en eau maximal et 18% pour la teneur minimale.