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FAUSSE MONNAIE EN CIRCULATION : La Beac enquête sur les faux billets de banque

Interpellé sur le sujet le 24 juin 2024 lors d’une conférence de presse au terme de la 2ème session ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM), son gouverneur Yvon Sana Bangui, a énuméré les mesures prises pour endiguer ce phénomène.

Face à la mise en circulation présumée de fausses coupures de 10.000 Fcfa d’un montant global d’environ 1,5 milliard dans les localités de Kyè-Ossi et Abang Minko, frontalières avec la Guinée Equatoriale et le Gabon, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) se veut rassurante. Au cours de la conférence de presse du 24 juin 2024 tenue au terme de la deuxième session ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale, son gouverneur Yvon Sana Bangui, a décliné les mesures prises pour endiguer le phénomène. Conformément à ses missions statutaires, l’institut émet non seulement la monnaie et veille à sa sécurisation, ainsi qu’à la stabilité monétaire de l’espace commun aux six Etats que sont le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad. Il a aussi indiqué travailler en étroite collaboration avec les autorités administratives, judiciaires et policières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) pour traquer les contrefacteurs et leurs complices et les mettre hors état de nuire. Il y va de la stabilité monétaire de la sous-région, dit-il.

Conformément à l’article 20 du titre 2 de la convention régissant l’Union monétaire de l’Afrique Centrale (Umac), les Etats ont confié à la Beac, le privilège exclusif de l’émission monétaire sur le territoire de chaque Etat-membre de l’Union. Celui-ci est assorti d’un certain nombre d’obligations pour la Banque centrale. Il y a tout d’abord, la mise à la disposition des agents économiques les quantités de signes monétaires nécessaires pour effectuer des transactions de toutes natures. A cela s’ajoute la garantie de ce que ces moyens de paiement ne feront pas l’objet de falsification et de contrefaçon. Elle doit également s’assurer de la bonne qualité de la circulation des signes monétaires. Cette mission de surveillance de la qualité s’applique aussi bien à la qualité physique qu’à l’authenticité des billets mais également de la monnaie métallique.

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De sources internes à la Beac, l’on apprend qu’une enquête a d’ores et déjà été ouverte. Plusieurs personnes y compris certains hauts cadres de l’agence d’Ebibeyin (le chef d’agence et le responsable des émissions au sein de ladite agence), ainsi que des dirigeants de certains établissements de microfinance (EMF) et des responsables des forces de défense et de sécurité et de la Douane ont été interrogés, afin de déterminer leurs responsabilités. « Les conclusions de ladite enquête restent attendues », indique-t-on. Profitant de ce phénomène devenu récurrent, la Banque centrale appelle les agents économiques de la Cemac à redoubler de vigilance. Elle dit avoir renforcé le dispositif de sécurité des billets de banques. Les billets de la nouvelle gamme de 2020 mis en circulation le 15 décembre 2022, sont présentés comme étant les plus sécurisés. «Il s’agit, premièrement, d’avoir une longueur d’avance sur les contrefacteurs, en fabriquant des billets comportant des signes de sécurité modernes et difficilement falsifiables, avec pour corollaire une limitation de la circulation des faux billets dans la zone », indiquait Emmanuel Asafor Sho, le premier adjoint au directeur national de la Beac Cameroun au cours d’une conférence de presse organisée à Yaoundé, la veille de la mise en circulation de ces nouveaux billets.

Composée des cinq coupures à savoir : 500 Fcfa, 1000 Fcfa, 2000 Fcfa, 5000 Fcfa et 10 000 Fcfa, la nouvelle gamme de billets se veut « plus compacte, plus moderne et mieux sécurisée, consacre le principe d’homogénéité des signes monétaires et l’intégration sous régionale au recto et toutes les dénominations, et valorise à travers ses iconographies au verso et toutes les dénominations, tous les vecteurs de l’émergence de la Cemac, que sont l’éducation, la santé et l’agriculture moderne, ainsi que les thématiques sociétales de l’heure, qui sont la protection de l’environnement et la place de la femme dans la société », explique la Beac. Les nouvelles coupures en vigueur mettent en exergue les langues officielles des pays de la Cemac que sont le français, l’anglais, l’arabe et l’espagnol.

Au sujet des 1,5 milliard de Fcfa de fausses coupures susmentionnés, la Guinée Equatoriale déclare avoir déjà récupéré 50 millions de Fcfa. D’après des sources concordantes, des individus auraient été interpelés en territoire camerounais avec la somme de 1,5 milliards de Fcfa de faux billets de 10.000 Fcfa en leur possession.

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