Vous êtes ici
Accueil > Banque, Bourse, Finance > Finance > La Beac ouvre ses livres aux prestataires de services de paiement

La Beac ouvre ses livres aux prestataires de services de paiement

C’est la substance d’une lettre circulaire signée le 9 avril 2024 par le directeur général de l’exploitation de la Banque centrale.

Les établissements de paiement et de microfinance (EMF) habilités à fournir des prestations des services de paiement dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sont dorénavant autorisés à ouvrir au cas par cas, des comptes courants et des comptes de règlement dans les livres de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). C’est la quintessence de la lettre circulaire signée le 9 avril 2024 par Jean-Clary Otoumou, directeur général de l’exploitation (DGE) à la Banque centrale. Celle-ci émane d’une résolution du Conseil d’administration de cette institution d’émission sous régional du 14 mars 2023, peut-on lire du document susmentionné dont LFA a pu obtenir copie. « A cet effet, tout prestataire de service désireux de disposer d’un compte dans les livres de la banque centrale est prié de bien vouloir adresser une demande dans ce sens au directeur national de la Beac du pays de son siège. A cette demande seront jointes les copies d’agrément de l’établissement et de ses dirigeants », précise le membre du gouvernement de la Beac ci-dessus cité.

Ce faisant, la Banque centrale s’ouvre directement à ses structures qui autrefois devraient être rattachées à des banques agréées. Pour comprendre la décision de la Beac, il faut se référer à son rapport sur les services de paiement en zone Cemac publié le 7 novembre 2023. Selon ce dernier, 2,4 milliards de transactions ont été réalisées pour un montant dépassant 107.126 milliards de Fcfa en 2022. Les 498 prestataires de services de paiement actifs dans la sous-région ont ouvert plus de 37 millions de comptes aux habitants de la communauté.

En nombre, l’instrument de paiement le plus utilisé est le virement instantané de la monnaie électronique avec plus de 96% des transactions, soit 2,3 milliards d’opérations. Il est suivi du virement classique et des cartes avec 2% des transactions, soit 48,3 millions d’opérations. En valeur, les virements classiques viennent en première place avec 44% des transactions soit 48 573 milliards de Fcfa, suivi des virements instantanés de la monnaie électronique utilisé dans 21% des transactions dont le montant est de 23 332 milliards de Fcfa. Enfin, les virements toutes catégories confondues, représentent 65% de la valeur des transactions de la Cemac. Par pays, le Cameroun est le pays où sont exécutées la majorité des transactions tant en nombre (71% soit 1,7 milliard d’opérations), qu’en valeur (55% soit 59.003 milliards de Fcfa) Selon le rapport de la Banque centrale. Entretemps, le Congo occupe la deuxième place en nombre avec 15% d’opérations, soit 364 millions de transactions, tandis que le Gabon vient en deuxième place en termes de valeur (15% soit 16 164 milliards de Fcfa).

L’iNFLueNCe Du moBiLe moNey Sur LeS trANSACtioNS FiNANCièreS eN CemAC

Au Cameroun, les opérateurs de télé- communications MTN et Orange ont été agréés en qualité d’établissements de paiement dédiés aux transactions financières via le mobile. Ce faisant, ils ont créé des filiales habilitées à fournir, de façon autonome, des services de paiement tels que les dépôts, transferts et retraits d’argent, les achats de crédits et forfaits téléphoniques, les paiements de factures, salaires, impôts et taxes, les collectes et remontées de fonds et la réception de transferts d’argent internationaux.

Les instruments de paiement utilisés comprennent le chèque, la lettre de change, le billet à ordre, le prélèvement, la carte de paiement, le virement classique, la monnaie électronique (Mobile Money). « Le Mobile Money est entendu ici comme l’utilisation de la téléphonie mobile pour réaliser des transactions financières par monnaie électronique ou des virements instantanés. Le porte-monnaie électronique est un instrument comportant une mémoire informatique (téléphone, ordinateur, token, etc.) permettant de stocker des unités de valeur monétaire et d’initier des ordres de virement /paiement au débit d’un compte, au profit d’un autre », explique le rapport susmentionné. Selon lui, « ce service de paiement est considéré comme un véritable catalyseur de l’inclusion financière, du développement de la numérisation ou digitalisation des paiements et par là, du développement des économies africaines. C’est le moyen de paiement prédominant à l’origine de l’ouverture de 98% des comptes de paiement », note-t-il.

Laisser un commentaire

Top