Selon la Beac, il devrait passer de -2,2% du PIB un an plus tôt, à -5% du fait de l’augmentation des créances nettes des entreprises résidentes vis-à-vis de leurs partenaires commerciaux et financiers.
D’après le Bulletin économique et statistique numéro 22 de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) publié le 31 octobre 2024, l’excédent du compte courant, transferts publics inclus des Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), se situerait à 3,7 % du PIB en 2024 après 2,1 % du PIB un an plus tôt. Une prévision en lien avec l’amélioration des termes de l’échange (+ 2,6 %). En effet, la situation du solde de la balance des transactions courantes reflèterait principalement l’excédent de la balance commerciale (apport de 11,1 points), en dépit des déficits des balances des services (- 5,3 points) et revenus primaires (- 3,6 points). Le solde de la balance des revenus secondaires contribuerait également à l’augmentation de l’excédent de la balance des transactions courantes (+ 1,8 point). Concernant l’excédent de la balance commerciale, il résulterait de l’apport des exportations pétrolières (+ 27,4 points) et non pétrolières (+ 18,6 points) qui ont neutralisé l’apport négatif des importations de biens (- 16,3 points).
Toutefois, le compte de capital et d’opérations financières afficherait un solde net débiteur de 3 563,9 milliards, soit environ – 5,0 % du PIB après un solde débiteur net de – 2,2 % du PIB un an plus tôt. Selon la banque centrale, cette évolution découlerait principalement de l’augmentation des créances nettes des entreprises résidentes sur leurs partenaires commerciaux et financiers. Au total, le solde global de la balance des paiements ressortirait déficitaire à – 1,3 % du PIB en 2024, soit environ -920,6 milliards de Fcfa, après un déficit de – 0,1 % du PIB un an plus tôt. Le creusement du déficit en pourcentage du PIB de 1,2 point entre 2023 et 2024 serait principalement lié à l’augmentation des créances nettes sur les investisseurs directs (- 1,1 point) et sur les autres partenaires économiques et financiers du secteur privé (- 1,9 point) qui compenseraient l’amélioration du solde de la balance des transactions courantes (+ 1,8 point). Ce déficit du solde global devrait être financé par une diminution des réserves de change de 693,6 milliards de Fcfa et des financements exceptionnels de 133,5 milliards de Fcfa.
Poursuite continue des pertes de positions concurrentielles
Les pertes de positions concurrentielles enregistrées depuis le premier trimestre 2024 se sont poursuivies au deuxième trimestre 2024, mais à un rythme moins rapide En effet, en moyenne trimestrielle, le taux de change effectif réel (Tcer) global de la Cemac, mesurant la compétitivité-prix, s’est apprécié de 0,6 % au deuxième trimestre 2024, après 0,8 % au premier trimestre 2024. L’atténuation de la perte de positions concurrentielles observée sur les marchés internationaux au deuxième trimestre 2024 est à mettre en relation principalement avec l’amélioration de la compétitivité sur le front des exportations (-0,2 %, après 0,4 % au premier trimestre 2024). La détérioration de la compétitivité sur le front des importations, enregistrée au premier trimestre 2024, s’est quant à elle, maintenue au deuxième trimestre 2024 (0,9 %). Sur la période d’analyse, le Tcer s’est inscrit en deçà du taux de change effectif nominal (Tcen), reflétant un différentiel de taux d’inflation favorable aux pays de la sous-région, par rapport à leurs principaux clients et fournisseurs. En moyenne, les taux d’inflation dans cet espace communautaire sont faibles par rapport aux principaux partenaires commerciaux. Ainsi, en variation trimestrielle, le taux d’inflation de la Cemac a progressé de 1,7 % au deuxième trimestre 2024, contre une hausse de 1,9 % en moyenne dans les pays partenaires.
En outre, comparativement au premier trimestre 2024, l’analyse de la compétitivité-prix des pays de la Cemac au deuxième trimestre 2024 fait ressortir une atténuation de l’appréciation du franc CFA par rapport aux monnaies de la plupart des principaux partenaires commerciaux Par conséquent, la hausse du Tcen est revenue de 1,8 % au premier trimestre 2024 à 1,5 % au deuxième trimestre 2024. En termes réels, le Franc CFA s’est apprécié vis-à-vis du yuan chinois (2,3 %), du dollar américain (0,2 %), de l’euro (0,2 %) et de la livre sterling britannique (0,1 %). Le Tcer des exportations s’est replié de 0,2 %, après +0,4 % au trimestre précédent. Cette situation découle de la dépréciation du Tcen des exportations (- 0,1 %, contre 1,1 % au premier trimestre 2024), associée à un léger différentiel d’inflation favorable à la Cemac (- 0,03 %) par rapport aux principaux concurrents sur le marché des matières premières (hors pétrole).