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AUTONOMISATION DES FEMMES : Les femmes de Mbondjo veulent assurer la sécurité alimentaire

Elles se sont mobilisées du 15 au 16 octobre 2024 dans le cadre de la Journée internationale de la femme rurale.

Des régimes de banane-plantain, des sacs d’ignames, des noix de palme, du « tapioca » (manioc moulu), de la pâte de manioc, du piment, des feuilles d’« okok », de l’huile de palme sont quelques vivres exposés à la première édition du marché vert de la Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun (Synaparcam). A l’initiative de cette association, les femmes rurales du village Mbonjo, situé dans la commune de Bonaléa, département du Moungo dans la région du Littoral, se sont réunies du 15 au 16 octobre 2024 dans le but de célébrer la femme rurale, principale mamelle nourricière du Cameroun.

Des sources officielles, les femmes représentent 40% de la main d’œuvre agricole mondiale et transforment 80% des produits agricoles. Des chiffres qui montrent sans aucun doute l’importance de la femme rurale dans la société.

Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), les femmes rurales jouent un rôle clé pour aider leurs foyers et communautés à atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à générer des revenus et à améliorer les moyens d’existence ruraux et le bien-être général. C’est donc conscient du rôle qu’elles occupent dans la société que les femmes de Mbonjo ont voulu partager leur savoir-faire, pour marquer cette célébration mais aussi pour montrer leur contribution à l’alimentation saine. Car la journée du 15 octobre, représente aussi la journée internationale de l’alimentation. Malgré les difficultés auxquelles font face les femmes rurales, elles demeurent optimistes. « Nous sommes des femmes dont les réactions de survie contre la pauvreté se manifestent au quotidiennement par un formidable déploiement d’imagination créatrice dans divers domaines d’activités, mais continuons à être considérées comme des cadets sociaux n’ayant pas accès à la propriété foncière, à diverses responsabilités traditionnelles, ne pouvant pas avoir accès au crédit car ne remplissant que rarement les conditions de garanties exigées par les pourvoyeurs de fonds et autres banques… Nous continuons à nous battre malgré ces conditions difficiles », déplore Jeannette Moussongo, paysanne. Des propos soutenus par Géraldine, une autre paysanne vivant à Mbonjo. « Pour travailler, je loue la terre, et ce n’est pas facile. Je cultive le manioc, je produis également du miondo, (une pâte fine faite à base de manioc, enroulée dans des feuilles vertes, ndlr). En plus, nous faisons également face à la disponibilité de la matière première qui se raréfie de plus en plus. Nous manquons de machine à proximité pour produire en grande quantité. Tout cela pèse sur nous », relate-t-elle, tout en souriant, malgré la situation complexe dans laquelle elle évolue.

LES obStACLES à L’éPAnouiSSEMEnt DES FEMMES rurALES

Le manque d’accès aux services financiers, aux services publics et autres constitue un obstacle commun pour les femmes rurales, et ce dans le monde entier. Les inégalités entre les sexes, enracinées dans les systèmes patriarcaux et les normes sociales discriminatoires, font que les femmes ont moins de chances d’accéder aux services de vulgarisation agricole, aux marchés, à la terre et aux services financiers formels, en dépit de leur place essentielle dans le monde agricole.

Cette journée de la femme rurale qui s’est déroulée sur le thème : « Valoriser les activités essentielles du développement agricole», était donc l’occasion de montrer aux autorités locales, les différentes capacités des femmes de cet arrondissement. La première édition du marché vert de la synaparcam a réuni plus de cent femmes rurales ainsi que des associations. « Pour cette première édition, nous avons mis en place un certain nombre d’activités dans le but d’aider les femmes et aussi de les permettre de vendre leurs produits », indique Emmanuel Elong, président de la Synaparcam.

réactIons

Joan Munga, agricultrice, présidente de Solidarity Women
« Plusieurs facteurs rendent complexe le travail de la femme rurale »

nous femmes rurales des communes de Bonaléa, Dibombari et Tiko, riveraines des agro-industries faisons partie de ces zones sous informées. Nous qui, bien que proches du centre urbain Douala, pouvons être considérées à plusieurs points de vue, comme mises à l’écart des axes actuels d’émigration vers les centres urbains, notamment Douala. Réduction des jachères, diminution des rendements, dégradation accélérée des sols, soit autant de facteurs qui rendent complexe le travail de la femme rurale que nous sommes….

Marie Noëlle Etonde Mbella, présidente section féminine Synaparcam
« Nous avons des difficultés pour accéder aux terres »

bien que les femmes rurales jouent un rôle crucial dans l’agriculture, celles des communes de Bonaléa, Dibombari et Tiko rencontrent des difficultés pour accéder aux terres suite à l’accaparement de leur espace vital par mes différents agro-entrepreneurs, difficultés d’accès à des semences de qualité et aux équipements agricoles. De plus, elles sont souvent exclues des processus décisionnels, ce qui limite leur influence. Le changement climatique aggrave cette situation, changeant leur calendrier agricole et augmentant leur charge de travail et leur responsabilité familiale. Pour cette journée mondiale de la femme rurale 2024, notre organisation a jugé bon de valoriser la femme rurale des communes de Bonaléa, Dibombari et Tiko, il s’agit de célébrer et soutenir l’autonomisation des femmes rurales, en renforçant leur leadership, en améliorant leur accès aux ressources agricoles et en encourageant leur participation aux décisions stratégiques. Nous œuvrons pour un développement rural inclusif équitable.

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