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MARCHÉ FINANCIER : Les six obstacles au développement de la Bvmac

Elles sont citées dans son rapport d’activité de l’exercice 2023 publié cette semaine.

Censée animer et gérer le marché financier sous régional, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) reste exposée à plusieurs facteurs de vulnérabilité selon Henri-Claude Oyima, le président de son Conseil d’administration (PCA). En effet, le rapport d’exercice de cette institution en 2023 publié cette semaine, ressort six principales entraves à son développement. La première étant la situation de ses créances impayées bien que des détails n’ont pas été donnés. La seconde quant à elle, est la très faible sollicitation du secteur privé vis-à-vis du mode de financement par le marché financier. Jusqu’ici, très peu d’entreprises recourent à cette place boursière pour lever des financements. Le troisième frein a trait aux pesanteurs qui entourent encore le processus de privatisation des entreprises des portefeuilles publics des Etats de la Cemac désignées pour être cotées à la Bvmac. Cette dernière déplore également les lenteurs dans la conduite par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) du chantier de création d’une structure privée devant assurer les missions de Dépositaire central unique (DCU) du marché financier régional. A cela s’ajoute la disparité des cadres législatifs nationaux avec le Règlement Cemac du 11 mars 2007 portant institution d’un régime fiscal spécifique applicable aux opérations cotées à la Bvmac. Enfin, le rapport susmentionné relève également la difficulté d’application dudit règlement dans l’ensemble des pays de la sous-région et sa critique par les parties prenantes de l’écosystème du marché financier régional qui le trouvent complexe, peu inclusif et voué à une réforme visant son amélioration et son harmonisation à l’échelle sous régionale.

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Pour venir à bout des facteurs de fragilité identifiés, un groupe de travail a été mis sur pied pour assister la direction générale dans la conduite d’une réflexion stratégique devant aboutir à l’activation de tous les leviers possibles pouvant contribuer à la dynamisation du marché secondaire. « En nous inscrivant dans la mouvance des autres réformes conduites sous la houlette de la Cosumaf et de la Beac, les leviers à activer passeront par l’établissement d’un cadre de dialogue avec le public, les autorités régaliennes, le régulateur du marché financier, les bourses consœurs, les intermédiaires de marché, les émetteurs d’instruments financiers et les investisseurs en Bourse. Notre finalité étant d’aboutir à un approfondissement des compartiments de la bourse régionale (cotation de plusieurs nouveaux instruments financiers) et des activités secondaires », explique le PCA de la Bvmac. Selon lui, « l’élargissement de la base investisseurs reste un objectif intermédiaire. Il vise une augmentation du taux de pénétration des activités sur valeurs mobilières au sein des populations de la Cemac et un relèvement significatif du nombre de comptes titres qui devrait passer de 8 500 actuellement à 100 000 comptes titres d’ici à la fin de l’année 2026 », poursuit il.

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Entretemps, plusieurs réformes sont en perspective au niveau de la Bvmac. La première étant la mise sur pied d’un véritable compartiment hors-cote permettant des échanges de titres financiers non cotés émis sur le marché monétaire à l’instar des Obligations de Trésor assimilables (OTA), les bons de Trésor assimilables (BTA) et les titres de créances négociables (TCN) ou en « private equity », sous un encadrement dédié par les procédures et mécanismes robustes adossées à l’infrastructure de cotation de la Bvmac. L’autre réforme à implémenter c’est le fractionnement des actifs financiers cotés. L’objectif est d’abaisser le ticket d’entrée des actions en particulier pour le rendre à la portée des petits épargnants. Enfin, la diversification des canaux d’accès aux instruments financiers est susceptible d’augmenter la base clients de la Bvmac. Pour ce faire, ses dirigeants veulent tirer avantage de la pénétration du mobile money dans les pratiques financières des populations de la Cemac. En outre, la direction générale a été encouragée à maintenir le cap des réformes déjà identifiées à savoir : la mise à jour de son règlement général à l’effet de l’aligner aux récentes évolutions des textes supérieurs tels que le règlement Cemac du 21 juillet 2022 et celui de la Cosumaf du 23 mai 2023. La Bvmac devrait rendre plus souples et plus attrayantes, les conditionnalités d’accès des émetteurs et particulièrement les petites et moyennes entreprises (PME) à ses principaux compartiments. «L’activation de ces leviers, nous en sommes convaincus, aboutira à un approfondissement des différents compartiments de la cote de la bourse régionale tant en termes de nombre d’instruments cotés et son corollaire qui est la hausse de la capitalisation boursière et des encours de dettes obligataires listés, que du volume des transactions tout compartiment confondu », a lancé Henri-Claude Oyima.

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