Le potentiel économique et de commerce électronique de l’Afrique centrale, notamment au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), peut permettre d’accélérer la croissance de la sous-région. C’est en substance ce que l’on peut retenir du rapport conjoint récemment publié par la Gsma, une association qui représente les intérêts des opérateurs mobiles dans le monde et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et intitulé : « Stimuler le Commerce électronique en Afrique centrale : rôle des services mobiles et implications politiques ».
Alors qu’il concerne pratiquement toutes les gammes de produits, et davantage la vente des vêtements, les chaussures ou encore les objets électroniques, le commerce électronique est un élément clé de l’économie numérique, qui permet aux acheteurs et aux vendeurs d’interagir et de faire des transactions en ligne, quels que soient le moment et le lieu. « Il peut procurer des bénéfices sociaux et économiques substantiels, notamment dans les pays émergents. Il peut créer des emplois et stimuler l’activité économique en encourageant les investissements et en ouvrant de nouveaux marchés à des communautés rurales par ailleurs isolées. Les femmes et les jeunes entrepreneurs, en particulier, utilisent de plus en plus les plateformes de commerce électronique pour développer leurs entreprises, réduisant ainsi les inégalités et contribuant à la création de valeur locale », souligne le rapport.
Mais seulement, pour tirer profit du commerce électronique qui a enregistré ces dernières années des avancées significatives grâce à la généralisation de l’accès à l’Internet, l’adoption sans cesse croissante des paiements numériques et l’évolution des modes de vie des consommateurs, les auteurs du rapport posent plusieurs préalables. L’un d’eux s’avère être l’adoption des politiques dans l’optique d’accélérer le commerce électronique, y compris un meilleur accès aux services numériques et la collaboration entre le secteur privé et le secteur public.
Les 11 pays membres de la communauté peuvent d’ailleurs profiter de la percée de la transformation numérique dans la sous-région comme partout en Afrique subsaharienne. A titre d’illustration, le taux de pénétration des abonnés mobiles au sein de la Ceeac est passé d’à peine 18 % au début de la dernière décennie à 42 % à la fin de 2019, et devrait atteindre 46 % d’ici 2025. Parallèlement, le nombre d’utilisateurs de l’Internet mobile a atteint 52 millions en 2020 et devrait atteindre 86 millions d’ici 2025, soit 36 % de la population.
Il est également clair qu’en développant davantage le commerce électronique dont la croissance est de plus en plus importante dans le monde, l’Afrique centrale pourra mieux intégrer la Zone de libre échange économique continentale (Zlecaf) constituée de plus de deux milliards de consommateurs. Puisque ce type de commerce à distance, a le potentiel de stimuler le commerce transfrontalier et ouvrir de nouvelles opportunités pour les acheteurs et les vendeurs. « La Zlecaf reconnaît le potentiel du commerce électronique en tant que « moteur et résultat significatif du commerce intra-africain ». Une étape importante pour le développement du commerce électronique dans la région est l’adoption de la Stratégie africaine pour le commerce et l’économie numériques par l’Assemblée de l’Union africaine (UA) en février 2020 », souligne encore le rapport.